Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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37, Chili, Puerto Natales, le retour.

Chili , Puerto Natales, le retour.

 

 

 

 

« Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie, qui convienne à mon immense tristesse."

 

Blaise Cendrars.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous quittons l’Argentine sans quitter la Patagonie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes passés « al otro lado », la face « B » de la cordillère, cette ultime frontière bousculée par les vents du Pacifique, le sud Chilien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons en pays de « connaissance », boussole à nouveau vers le sud, nous renouons avec le petit camping du centre-ville de Puerto Natales.

 

 

 

 Avec bonheur, nous retrouvons Nikole qui pilote la boutique de son éternel sourire !

 

 

 

 

 

 

 

 

On a du bol, entre deux averses, un timide soleil nous accorde une trêve pour monter la toile.

 

 

La pluie, on s’y habitue…

 

 

Mais le vent…Le vent que rien n’arrête, un vent qui charrie des ondées et chiffonne l’horizon.

 

 

 

Un vent qui façonne la vie et l’esprit de cette terre patagonne, un vent que les gens du sud on apprit avec beaucoup d’humilité à admettre.

 

 

Parce qu’il n’y a pas d’autre choix.

 

 

La Patagonie n’est nullement une terre de résignation, c’est un univers de patience où on apprend à endurer une nature indomptable :

 

 

 

« Dans la lourde solitude de leurs cabanes, les gens de Patagonie disent que "la mort commence lorsqu'on accepte de mourir". »

 

 

 

Luis Sepulveda : « Le neveu d’Amérique »

 

 

 

Notre petite tente remplit sa fonction, elle tient le coup et supporte le boucan étourdissant des insolentes rafales qui s’abattent sur ce bout de terrain humide.

 

 

 

La première nuit sera mouvementée, mais au lever du jour le calme est revenu sous un soleil austral illuminant la baie de « l’Ultima Esperenza ».

 

 

 

Ça commence très fort ce matin au petit déjeuner du camping;

 

 

Après une nuit bien humide, la température n’excède pas 10°, nous sommes tous emmitouflés, et sous les bonnets la discussion va bon train !

 

 

Rodrigo nous demande si nous allons aller à Valparaiso, sa ville, la « Ciudad mas hermosa de Chile ! ».

 

 

« On a besoin des touristes, c’est important pour notre économie » ajoute-il.

 

 

Nous lui répondons par l’affirmative, à la fin du mois nous devrions être dans le secteur.

 

« Esta bien ! » renchérit-il,

 

"Vous n’êtes pas des « gringos " !

 

« Les Américains (USA) ne veulent plus venir au Chili, ils ont peur…Ils savent qu’ils ont une grande part de responsabilité dans les tensions du moment !»

 

 

 

 

Juan et Fernanda, tous deux de Santiago auront des propos plus nuancés mais tous les Latinos présents aux tables communes sont du même avis, la grogne sociale qui gagne le Chili n’est pas étrangère à la politique libérale aiguillée par le puissant voisin du Nord de l’Amérique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le Chili, c’est LE territoire Sud-Américain de l’expérimentation néolibérale héritée de la dictature de Pinochet.

 

 

 

Comment comprendre ce pays ?

 

 

 

Maigre, filiforme, squelettique, le Chili s’étire des déserts du nord aux glaciers du sud sur des milliers de kilomètres adossées au levant à d’incontournables montagnes.

 

 

 

Tantôt protectrices, tantôt murailles verrouillant le regard des autres sur les pires agissements de son histoire récente, les cordillères demeurent le témoin des souffrances des Chiliens.  

 

 

 

À l’ouest, rien de nouveau, l’immense Pacifique fait de l’Australie la terre la plus proche de cette étroite bande de terre Sud-Américaine.

Ça fait un bout de chemin !

 

 

 

 

4300 km du Nord au sud, peuplé d’à peine 18 millions de Chiliens qui ont rêvé d’un monde meilleur et aspirent toujours à une société plus juste.

 

 

 

 Un passé fait de militaires sous la férule d’une junte puissante, une dictature effrayante, un Président « assassiné », des écrivains de talent, des cinéastes de tout premier ordre et un peuple combatif qui regarde avec une interrogation certaine le mouvement des gilets jaunes en France.

 

 

 

Vers un futur incertain, le Chili apparaît aujourd’hui comme un véritable laboratoire dans une Amérique du Sud qui a viré à droite.

 

 

 

 

 Il nous reste du temps pour tenter de découvrir cet univers si particulier, ce Chili moderne victime de violents séismes :

 

 

 

Si la terre tremble au Chili, la mondialisation aura quant à elle, provoqué de violentes secousses dans la société Chilienne.

 

 

 

Les répliques sont en cours !

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre retour à Puerto Natales n’est pas le fruit du hasard.

 

 

 Nous allons embarquer sur un cargo/ferry de la Navimag, qui relie du sud au nord Puerto Natales à Puerto Montt à travers les fjords de la Patagonie chilienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une navigation de 4 jours sur les eaux du Pacifique.

 

 

En attendant l’appareillage (quatre rotations mensuelles en période estivale) nous patientons dans la petite ville portuaire.

 

 

 

 

 Ce n’est pas le pire endroit, loin s’en faut, pour rêvasser devant ces mers du sud griffées par les vents.

 

 

 

 

 

 

 

 

Une attente qui nous fait du bien, ne rien faire, une délicieuse coupure suspendue sous un ciel gris et bas.

 

 

 

Puerto Natales, nous avons beaucoup aimé cette halte humide :

 

  De belles « cantines », d'excellentes bières artisanales et un rythme de vie très Patagon aux crépuscules mélancoliques se décidant parfois à chamarrer la baie, font de ce port de pêche une césure bienvenue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 jours en camping et… quatre nuitées en « hospedaje », il pleut beaucoup en ce moment !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pour maintenir une bonne mobilité de nos articulations, nous optons pour l’abri modeste sous tôles !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puerto Natales, un dimanche :

 

 

Sur les murs, hommage de la ville à la culture Amérindienne...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un dimanche matin vers l'église:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le long du rivage:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On parle anglais à Puerto Natales:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et on se souvient du passé:

 

 

 

 

 

 

 

 

Colombiens, Vénézuéliens tentent leur chance ici.

 

Alfredo  vient de Caracas et gère un commerce de matériel électronique:

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis, d'un côté les modestes, de l'autre le luxe...Le grand luxe!

 

 

Ci dessous, dans le désordre le jeu de la différence:

 

 

 

 

 



03/02/2020
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