Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Laos 6 B, Luang Prabang côté pile...

Laos 6 B,

 

 

Luang Prabang côté pile… (Lire avant : côté face, première lecture)

 

"C’est complètement faux de dire que le cochon est sale, c’est le paysan qui est sale de mettre le cochon dans la merde. Au Laos, les cochons vivent dans la nature, ils dorment dans les maisons, ils ne sont pas plus sales que les Laotiens qui sont des gens très propres. Simplement, les cochons s’appellent Kiki… et les Laotiens mangent leurs chiens."

Desproges, portrait de Marie-Ange Guillaume / Éditions du Seuil

 

Côté Pile :

 

La première destination touristique du Laos a su répondre aux exigences des visiteurs sans cesse plus nombreux à Luang Prabang.

 

Dans la presqu’île dessinée par la rencontre du Mékong limoneux et de la Nam Khan trop basse pour évacuer les déchets plastiques et les détritus venus enlaidir ses rives, les nouveaux colonisateurs, le regard ailleurs, ont  tiré profit de la remarquable cité.

 

Pratiquement chaque maison ancienne de l’époque coloniale Française, abrite une guesthouse ou un restaurant, parfois les deux.

 

Si la cuisine Lao demeure à la carte, pizzas et « American Breakfast » sont  également en bonne place  sur les publicités criardes des devantures commerciales qui envahissent les superbes terrasses du « Front river ».

 

Les authentiques maisons historiques de la ville ont pu être rénovées et préservées grâce au classement en 95 par l’UNESCO qui a inscrit l’ancienne capitale au patrimoine  de l’Humanité.

 

Les façades sont préservées d’élégante manière, l’agence Française de développement a également participé à l’effort financier en créant un fonds spécifique pour la sauvegarde de la vieille ville.

 

Il ne restait plus qu’à vendre cet écrin aux acheteurs étrangers : ils sont Chinois, Thaïlandais, Français, Hollandais, Suédois, Allemands…Mais rarement Lao!

 

Des galeries d’art, esthétiques et modernes, ouvrent leurs vantaux coulissants aux collectionneurs venus de Singapour ou de Genève.

 

Les commerces se sont développés, les bars à vin ont vu le jour et quelques night clubs secouent la « ville sacrée » tard dans la nuit.

 

D’une terrasse aguicheuse, dominant les eaux troubles de la Nam Khan, les touristes se délassent au bar Belge qui propose un bel échantillon de bières trappistes…La tradition est respectée au pays des moines!

 

Les motos et scooters quasiment inexistants dans les années 90 courent  maintenant bruyamment dans les rues autrefois au calme…

 

Toujours tôt le matin, les moines, nu pieds, quittent leur temple pour la quête traditionnelle qui maintenant s’effectue sans retenue aucune sous les flashs des touristes.

Les plus acharnés dans cet exercice sont les Asiatiques…Attitude incompréhensible aux yeux des moines, alors que les moyens techniques permettent une relative discrétion en évitant les flashs…

 

Luang Prabang, dans son environnement montagneux difficile d’accès, longtemps inchangée et fidèle à la période Indochinoise, est sortie de son isolement dans les années 90.

 

Depuis, le filon touristique amplifie la cohorte d’occidentaux, qui comme nous, arrive un peu tard pour  se plonger dans la nostalgie coloniale…

 

Arriver en 2013 à Luang Prabang, c’est débarquer avec  quinze années de retard sur la véritable histoire de la cité!

 

Le modeste aéroport de la ville « bénéficiera » d’ici peu d’une extension de la piste principale qui va être portée à 3000m, autorisant les gros porteurs à poser leurs carcasses d’acier au bord du Mékong…

Pour l’« amélioration » de cette piste, pas moins de cinq cents familles Lao ont été déplacé.

 

 

Refrain :

Les  nuits sucrées du Laos continuent d’ensorceler le voyageur qui monte les marches du Mont Phou Si.

Du haut du temple, les moines contemplent la capitale du Prabang qui maintenant confond le rituel bouddhiste et  le profane. Mais qu’on aborde Luang Prabang côté face ou côté pile, le charme opère toujours…

 

Pour combien de temps encore ?

 

 



29/01/2013
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