Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Laos 6 A, Luang Prabang côté face...

Laos 6 A,

 

 

Luang Prabang côté face… (Lire ensuite : côté pile, deuxième lecture)

 

 

Les Khas et les Laotiens se tiennent pour frères, ils se disent sortis les uns et les autres de la "citrouille", et jusqu'à présent les Khas ont gardé pour eux toutes les misères.


On raconte qu'au temps jadis Khas et Laotiens étaient partis de Dien Bien Phû pour aller au Laos occuper le territoire de Luang Prabang. Il avait été entendu que les premiers arrivés feraient une entaille à un certain arbre pour établir leur droit et que le pays leur appartiendrait.

 

Les Laotiens étaient partis dans une pirogue d'or, tandis que les Khas avaient une pirogue de cuir, qui "filait comme poisson dans les rapides". Ce que voyant, les laotiens, dont la pirogue était chargée de vivres, proposèrent à leur "frères aînés" de changer de pirogue. Le changement eut lieu; mais les Khas ramaient si bien et si fort qu'ils n'en arrivèrent pas moins les premiers.

 

Ils marquèrent l'arbre puis s'en allèrent voir le pays dans la montagne. Quand ils revinrent les Laotiens étaient installés. En vain les Khas montrèrent sur l'arbre la marque qu'ils y avaient faite, les Laotiens prétendirent être arrivés les premiers et firent voir à leurs frères une autre marque tout au haut de l'arbre. Et les Khas s'inclinèrent et s'en allèrent vivre dans la montagne.


Selon une autre légende, le royaume de Luang Prabang devait appartenir à celui dont la branche, plantée devant la pagode, pousserait le plus vite. Les Laotiens plantèrent la leur dans une tige de bananier, dont la sève la fit germer rapidement, et le Prabang leur appartint
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Isabelle Massieu (1844/1932) : « le haut- Laos et le Mékong »

 

Côté Face :

 

La « belle endormie »… Sans doute une des plus belles villes d’Asie connue pour sa douceur de vivre et son atmosphère apaisante.

 

Elle enivre.

 

Luang Prabang, posée au confluent du Mékong et de la Nam Khan distille le charme discret de l’époque Indochinoise.

N’a-t-elle pas envouté tant de compatriotes venus « éduquer » le Laos, au point que ces Français portant avec chic la tunique écrue, refusèrent de mourir ailleurs que sur les rives du Mékong ?

 

Dès 1893, les Français s’installent au pied des temples…Depuis les Falangs sont partis… Les temples sont restés, faisant de Luang Prabang un haut lieu du Bouddhisme en Asie.

 

Elle captive.

 

Avant que le jour se lève, les moines, nu-pieds, parcourent la vielle ville pour collecter la nourriture qu’offrent les dévots; une tradition séculaire respectée par les Laos.

 

La magnificence des temples n’a d’égal que la remarquable conservation  des vieilles maisons qui n’ont pas subies les dégâts urbanistiques des grandes villes d’Asie.

 

Depuis que la ville sacrée a été classée par l’UNESCO, elle s’est embellie ; la ville est devenue un musée vivant…

Les rares maisons de bois sur pilotis ont été épargnées in extremis.

Ici on peut apprivoiser le temps, respirer les doux parfums d’un Mékong soulagé de sa turbulence oubliée en amont.

 

D’une terrasse prometteuse surplombant le fleuve, à l’ombre des cocotiers, la pêche du jour boucane docilement sur les braises ; Un serveur glanera quelques herbes dans les magnifiques jardins de rive, puis sur la table, déposera le plat délicat accompagné d’un petit banneton en bambou tressé renfermant le « riz collant » qu’on déguste avec les doigts.

Un thé fumant au gingembre vous convaincra alors que vous tutoyez le paradis….

 

Elle enjôle.

 

Quand le soleil décline sur l’épaisse jungle couronnant les temples et leurs parcs imposants, la quiétude s’impose encore un peu plus dans les rues de Luang Prabang.

 

Le ronronnement d’un moteur de traversier, ramenant de l’autre côté du fleuve les vendeurs du marché de nuit, se mêle aux longs miaulements stridents de chats qui combattent autour d’un reste de riz.

 

La ville sacrée s’endort.

 

Dès cinq heures le matin, les coqs qui fouissent sous les tamariniers annonceront la ouate bleutée qui flotte sur le Mékong…

Bientôt, comme chaque jour, les bonzes, long ruban safran, nu-pieds, se glisseront silencieusement bol à la main, dans les rues encore sombres de la ville.

 

Luang Prabang s’anime à nouveau. L’aube se lève sur la légende du Mékong.

 

 

Refrain :

 

Les  nuits sucrées du Laos continuent d’ensorceler le voyageur qui monte les marches du Mont Phou Si.

Du haut du temple, les moines contemplent la capitale du Prabang qui maintenant confond le rituel bouddhiste et  le profane.

 

Mais qu’on aborde Luang Prabang côté face ou côté pile, le charme opère toujours…

 

Pour combien de temps encore ?

 

 

 

 

 



29/01/2013
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