Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Thaïlande 3,... Plus au nord, Chiang Rai.

Thaïlande 3,

 

Plus au nord, Chiang Rai.

 

 

Chiang Rai la paisible : c’est la « dernière » ville du nord de la Thaïlande qui voit les voyageurs trimbaler leurs sacs devant les boutiques qui vendent les treks et les transferts pour la Birmanie toute proche ou le Laos voisin.

 

En quittant la bouillonnante Chiang Mai, un court trajet de quatre heures de bus allait nous débarquer dans cette ville de piémont, où souvent des mers de brume bleuissent les sommets boisés qui la cernent.

Lorsque que le regard s’élève, la jungle apparait floutée dans la lumière qui perce le mystérieux voile qui se dépose sur le  « Triangle d’or ».

 

À Chiang Rai, on y fait que passer nous dit on…L’approche de la ville est peu engageante en effet : une urbanisation débridée, des successions d’immeubles posés sans ordonnance, un entrelacement routier noyé dans les panneaux publicitaires font que l’ensemble n’est pas sans  susciter une certaine confusion dans l’esprit occidental…

 

Pourtant la ville du nord mérite qu’on s’y délasse : le ventre de la cité est calme, de beaux jardins fleuris incitent à la promenade, le sourire des gens est permanent et la cuisine de Chiang Rai n’a rien à envier à sa grande sœur Chiang Mai.

 

Dans le mythique « Triangle d’or » où trois Nations se partagent les jungles humides qui enfantent de profondes vallées, les tribus paysannes ont longtemps cultivé l’opium. De sulfureuses aventures de routards alimentent encore les salons fatigués des vieux hôtels du nord, où on se chuchote que les femmes des tribus des collines ont au fond de leurs paniers tressés la quintessence enivrante.

 

Nos promenades en scooter, sur les routes enveloppées de verdure, nous ont conduites à Mae Salong, autrefois plaque tournante du trafic d’opium, aux portes de la Birmanie.

Elles étaient bien là les femmes Akha, en costume traditionnel, commerçant au marché matinal…

Bracelets, colliers, tuniques, coiffes et sacs brodés finement sont proposés aux touristes, mais pas d’opium…tant pis pour la légende.

 

Si on n’y cultive plus le pavot (du moins officiellement), en revanche la  province de Chiang Rai produit dans de magnifiques panoramas, un thé de haute renommé, le Oolong tea : cette variété est cultivée dans un grand nombre de contrée d’Asie, mais sur les coteaux pentus du nord de la Thaïlande, le Oolong est d’une rare qualité, produit en bio et en faible quantité.

 

Ici, on ne l’infuse pas. Une eau frémissante fait gonfler les feuilles au-dessus d’un passe-thé durant vingt secondes…l’opération peut être renouvelée quatre fois sur la même dose de thé : c’est un breuvage subtil, faiblement irisé de reflets verts, qui dure longtemps en bouche…Une fraicheur légèrement mentholée  et florale persiste au palais.

 

Quitter Chiang Rai sans satisfaire à l'incontournable pèlerinage au "Temple Blanc", serait comme visiter Paris en ignorant la Tour Eiffel.

Un incroyable délire d'architecte s'est emparé de Kositpipa, un artiste allumé qui a souhaité rendre hommage au Bouddhisme.

En imaginant le "Wat Rong khum" d'une blancheur immaculé sur l'azur du ciel, le fantaisiste créateur signe une œuvre symbolisant la pureté. L'incrustation de fragments de miroir dans le béton blanc évoque la réflexion surgissant de la méditation.

L'achèvement du "Temple Blanc" ne semble pas être pour demain...De nouveaux bâtiments sont en cours de construction.

Il y a du Dali dans cette création!

 

D’une autre couleur, avec un autre regard sur la culture Asiatique, le peintre Tawan Duchanee est à l’origine d’un ensemble stupéfiant qui se niche en sous-bois dans la campagne de Chiang Rai.  « The Black House » est un univers de maisons de bois noirs ouvragés donnant au domaine  un aspect mystique d’une grande harmonie.

L’artiste a meublé ses  merveilleuses « cabanes » de peaux de serpents, de cuir de crocodiles, de squelettes et cornes de buffles….

 

Dans cette étrange atmosphère surréaliste, chaque visiteur peut y trouver  le calme et la sérénité d’une promenade bucolique, loin de la foule qui colonise le « Temple Blanc ».

 

Chiang Rai vaut donc plus qu’un passage ; Cette ville reposante nous a consenti la quiétude des villes de province.

 

Demain nous quitterons le royaume du Siam, un pays attirant qui sait se faire regretter.

 

Après les ors, le blanc et le noir  des temples de Chiang Rai, et le bleu du ciel de Thaïlande, nous allons  franchir le Mékong.

 

Sur la rive en face, flotte le drapeau Rouge de la République démocratique populaire du Laos…

 

 

 



14/01/2013
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi