Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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South Africa 3, Royaume du Lesotho

South Africa 3

 

Royaume du Lesotho.

 

 

 

« On m’a souvent demandé qui est votre héros ?

 

 

 

Et je réponds : je ne choisis pas mon héros en fonction de la position qu’il occupe…

 

 

 

...Mes héros sont ces hommes et ces femmes qui se sont impliqués pour combattre la pauvreté où quelle soit dans le monde… »

 

 

 

 

  NELSON MANDELA

 

 

 

Le « petit royaume dans les nuages » ou encore le « royaume près du ciel », c’est ainsi que les Sothos définissent leur pays de hautes montagnes.

 

 

Encerclé par l’Afrique du Sud, sa puissante et moderne « protectrice », le Lesotho, un peu plus grand que la Bretagne, partage 900 km de frontières naturelles avec son monumental voisin.

 

80% du territoire du royaume culmine au-dessus de 1800 mètres, ce qui fait du Lesotho l’Etat le plus haut de la planète…

 

 

Nous avons passé la frontière à Maseru, la capitale…

 

Nous n’avions guère le choix, cette ville qui pousse en désordre, est traversée de larges routes asphaltées qui mènent aux pistes d’accès des villages perdus ;

 

Notre minuscule « Chevrolet » a la capacité de digérer quelques voies caillouteuses, mais les hauts cols nécessitent un véhicule 4X4.

 

 

Une atmosphère de fin du monde dans les faubourgs de cette ville balayée par un vent d’une violence inouïe.

 

Une épaisse poussière orange venant de la terre fraîchement travaillée enveloppe la route tel un brouillard dense, les sacs de plastique volent et  se cramponnent aux fils électriques tendus comme des arcs…

 

Un climat de désolation renforcé par la turbulence de l’instant encercle Maséru.

 

Trois heures de route plus tard, en ayant demandé notre chemin à de nombreuses reprises, nous passons les « portes du paradis », un col qui bascule vers Maléaléa , village des hautes terres qui languit sous les 2000 mètres…

 

 

A Maléaléa comme presque sur tout le territoire, rien ne vient  perturber la vie ancestrale des Sothos :

 

sans électricité, sans lumière parasite pour troubler la clarté de la voûte céleste, les bergers à la cadence du pas, veillent sur leur troupeaux de chèvres mohair dans des paysages intacts.

 

 

Dans des panoramas infinis aux lointains horizons, les jeunes pâtres encapuchonnés de cagoules et enroulés dans les couvertures traditionnelles, touchent du bâton le maigre cheptel qui regagne la ferme à la nuit tombante.

 

 

Au Lesotho, on se protège du vent qui tourbillonne sur les terres rouges sombres et noires des plateaux fertiles.

 

 

Derrière les hautes murailles rocheuses, les villages vivent en communauté et partagent la dureté des éléments…

 

Un chiffon jaune flottant au bout d’une trique signale que la fermentation des ananas est achevée, la bière pourra être partagée…

 

Le chiffon vert indique que la récolte de légumes est abondante, le voisin malchanceux dans sa culture pourra venir se servir ;

 

 

Le chiffon rouge c’est pour les « fêtes », mariages ou funérailles, mouton ou vache vient d’être débité, il faudra revenir les jours suivants finir les restes.

 

La pluie est espérée et crainte à la fois…

 

Les orages coléreux ravinent les sols provoquant une érosion problématique des terres arables. Les cent mille chevaux du royaume, avec prudence, avancent sur ces terres déchiquetées par les flots limoneux qui dévalent des escarpements.

 

 Au royaume du Lesotho, on scrute le ciel avec respect, on vénère la montagne, on s’incline devant la nature…

 

 

Les Sothos * ne demandent rien en échange, peut être seulement le droit de continuer à vivre dans l’encrage des traditions, aux sons des fers à cheval, aux cris de joie des enfants qui peuplent  le silence des hauts plateaux!

 

 

*Derrière la vision idyllique que chaque voyageur voudrait bien conserver de ce peuple merveilleux, de réels problèmes demeurent :

 

Sida, immigration importante chez le voisin (25 à 30% des Sothos vont trimer dans les mines Sud Africaine propriétés des firmes occidentales).

 

 

 Les Chinois sont sur place à Maséru…

 

Est-ce un signe d’une « modernisation » future ?...ou la venue d’une colonisation qu’aucun envahisseur n’a pu réaliser jusqu’à présent ?

 

Le petit Royaume va-t-il s’affranchir de ses barrières naturelles…Et à quel prix ?

  

 

 

 

 



04/12/2012
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