Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Soudan 5, D'une rive à l'autre, Nuri et Al-Kuru.

Soudan 5,

 

 

 

 

 

 

 

D’une rive à l’autre, Nuri et Al-kuru.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En prenant de l’âge il a commencé à se poser des questions.

 

 

 

Le  cinquième roi de Napata ne souhaitait pas rester dans l’ombre du Gebel Barkal qu’il vénérait.

 

 

Taharqa avait compris qu'à certaines dates de l’année, l'emplacement, mais aussi l'orientation d’une pyramide, favoriseraient les effets du soleil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les siècles à venir, le Pharaon  Noir voulait rester dans la lumière !

 

 

Le roi Nubien choisit alors d’ériger sa sépulture sur l’autre rive du Nil, à proximité de sa capitale, sur les dunes de Nuri.

 

 

Il faut franchir le Nil, longer les palmeraies  et garer la voiture à l’entrée du village.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons négocié le transport avec Ahmad, qui au départ voulait louer sa prestation contre une belle poignée de dollars.

 

 

 

 

Il a donc fallu calmer ses ambitions et gentiment le ramener à la réalité Soudanaise !

 

 

Ahmad n’allait quand même pas  empocher en une journée le salaire mensuel moyen  du pays !

 

 

 Revu largement à la baisse, mais de façon raisonnable, le marché  est conclu :

 

 

Ahmad deviendra  une bonne compagnie pour nous piloter de Karima à Nuri puis à Al-Kuru.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le site de Nuri, classé par l’Unesco,  nous qui avions pris l’habitude d’être seuls  durant les visites, nous rencontrerons une certaine effervescence  au pied des pyramides : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une équipe de chercheurs dirigée par Richard  Harwood cornaque une quarantaine d’ouvriers Soudanais qui jouent de la pelle et du seau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une mission archéologique de l’université de Phoenix (Arizona) qui durant trois semaines effectue des fouilles sur le site.

 

 

Naïvement, j’interroge  Harwood  pour connaitre les raisons qui font que l’équipe creuse à cet emplacement  et pas ailleurs ?

 

 

 

La réponse est simple :

 

 

Le site a été cartographié en 1917, il y a donc un siècle ; à cet endroit  un escalier descendant vraisemblablement à une porte d’entrée d’une pyramide avait été mentionné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucune fouille depuis n’a été entreprise.

 

 

Manque de moyen ? Intérêt négligeable ? Pendant des années, le Soudan ne compta pas !

 

 

 

Une « Civilisation Africaine » ?  D’emblée on n’y croit pas, l’exploration ce sera pour plus tard !

 

 

 

Le vent, le sable, le temps a fait son œuvre, mais Harwood est plein d’espoir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nécropole de Nuri est plus ancienne que les pyramides d’Al-bejrawia.

 

 

 

La plus haute des pyramides est supposée protéger  le plus célèbre des souverains Nubiens, Taharqa.

 

 

Compte tenu du niveau important de l’érosion, les archéologues situent la sépulture du Pharaon Noir en quatrième position en partant du sud dans l’alignement principal.

 

 

 

Le site compte plus d'une cinquantaine de tombes de souverains et souveraines.

 

 Les pyramides de Nuri, insuffisamment  protégées, donnent dramatiquement l’impression d’abandon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une grande partie de ce riche patrimoine archéologique, peu connu et peu visité, reste enseveli dans les sables.

 

 

Le Qatar paraît-il s’en occupe ! (*)

 

 

 

Nous quittons le village de Nuri, Ahmad va faire la pause à l’ombre  pour étancher sa soif :

 

 

 

Au Soudan, on trouve partout de l’eau fraîche dans des jarres de terre mises à disposition gracieusement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est  une précaution de grande sagesse dans un pays où les températures peuvent devenir extrêmes. 

 

 

 

 

Sur le site d’Al-kuru  des enfants nous accueillent…

 

 

 

C’est une vaste nécropole, on n’en mesure pas bien l’étendue, plusieurs dizaines de sépultures royales sont enfouies dans le sable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucune indication n’est là pour guider d’hypothétiques visiteurs ;

 

 

 

Un seul policier, somnolant, est affecté à la surveillance du site, les gamins du village en font leur terrain de jeux.

 

 

 

Deux « mastabas », ces sépultures en forme de tumulus sont bien réhabilitées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Seul un  caveau est accessible à la visite, il s’agit de la chambre funéraire de Tatounamon, dernier Pharaon Noir de la XXVème dynastie :

 

 

Conservation remarquable. (664-656 av. J.-C.).

 

 

 

 

 Un escalier profond  mène à une antichambre  et à la chambre funéraire qui a conservé des fresques murales en parfait état,  les peintures reprennent des décors égyptiens avec le plafond étoilé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les rois Nubiens enterraient leurs chevaux avec eux dans la nécropole.

 

Aujourd’hui les cadavres des bêtes pourrissent au soleil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne quitte pas le village sans rencontrer Aïda qui a fait sa renommée en maniant habilement la tige de bambou :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aïda perpétue la pratique traditionnelle du tatouage nubien au henné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La famille toute entière restera présente lors de l’intervention  d’Aïda sur l’une des mains de Marie ;

 

 

 

 

 

Bien malgré nous, on crée l’événement, ce n’est pas tous les jours qu’une Européenne  passe le pas de porte d’une maison  d’Al-kuru ! Surtout pour un tatouage !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derrière ces murs de terre, à l’abri d’un soleil brûlant, on nous apporte le café fumant.

 

 

 

 

La grand-mère sommeille, les enfants se passionnent pour l’appareil numérique, le tatouage progresse.

 

 

 

Oui, bien sûr, on prendra bien un deuxième café en attendant que le henné sèche !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(*)  Après la passion du football, après le financement des  « Dieux du stade du Paris St Germain », le Qatar  donne dans le culturel  pour sauver les Dieux antiques:

 

 

Source AFP :

 

 

 

 

Abbas Zarook, à la tête d'une mission de fouilles soudano-américaine à Al-Kuru, estime que le plan qatari annoncé en mars pour une période de cinq ans va permettre de mettre en valeur les richesses de ces sites inscrits au Patrimoine de l'Unesco.

 

 

 

Sans ce financement de 135 millions de dollars, «personne ne sait combien de temps ces trésors seraient restés enfouis», souligne l'archéologue.

 

 

 

«Je ne pense pas que nous allons pouvoir découvrir tout ce qui est enseveli en cinq ans», reconnaît toutefois M. Zarook espérant que ce financement sera prolongé au-delà.

 

 

 

Le Qatar est un des soutiens clé du Soudan, en grande difficulté économique depuis la sécession du Soudan du Sud, en 2011, qui a gardé la majorité des réserves pétrolières.

 

 

 

Ces fonds, les plus importants jamais alloués à des projets archéologiques au Soudan, vont financer des fouilles d'équipes soudanaises et étrangères dans le nord du Soudan, à Al-Kuru et dans plus d'une vingtaine de sites éparpillés sur des centaines de km le long de la Vallée du Nil.

 

 

 

 

En outre, le financement qatari est destiné à moderniser le musée de Khartoum et à bâtir des centres de conférence à Méroé et Gebel Barkal, deux sites dont les temples et pyramides sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.

 




21/01/2018
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