Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Mozambique 1, Sous le soleil du Mozambique...

Sous le soleil du Mozambique,

 

 

 

 

Le soleil du  matin donne à  Cap Clear un petit air de Ploumanac’h.

 

Ce n’est pas la Bretagne, mais les grosses roches granitiques que l’érosion a modelées ne sont pas sans rappeler la petite perle des Côtes d’Armor.

 

 

 

 

 

 

 

Il est 5h 30 quand nous montons à l’arrière du pick up qui va nous amener à la jonction de Monkey bay pour rejoindre Mengoshi.

 

Le chauffeur fait deux à trois fois le tour du village de pêcheurs pour remplir  la camionnette ; dans la brise de l’aube la température est agréable, derrière nous s’éloigne le lac Malawi…

 

 

 

 

 

 

Nous espérons être au Mozambique ce soir.

 

 

 

 

À la jonction, nous trouvons facilement un minibus pour Menghosi, on se tasse à l’arrière, les sacs sont ficelés sur le toit avec les ballots de poissons séchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes dans la ville à 7h30, c’est parfait, aucune perte de temps :

 

maintenant il nous faut trouver un transport pour la frontière toute proche, une cinquantaine de kilomètres…

 

Il porte une casquette de titi Parisien, un « marcel » blanc sur le dos, et il s’empare énergiquement de nos sacs en me disant qu’il va à la frontière…C’est le chauffeur d’un Toyota en bon état.

 

 

 Je lui précise que c’est l’accès au Mozambique par le Nord que nous souhaitons, c'est-à-dire rejoindre la ville de Mandimba… « Yes, yes.. Don’t worry Boss ! » me répond –t-il.

 

 Je veux avoir la certitude que ce minibus roule bien sur ce petit poste frontière, car la plus part des Toyota au départ de Mengoshi  vont vers  Liwonde au  Sud.

 

 

Je renouvelle ma question pour qu’il n’y ait aucun malentendu…Le titi toujours aussi  jovial me lance des « Don’t worry Boss…we go to the border ! »

 

 

Après avoir fait plusieurs faux départs pour récupérer des clients, le coco me semble prendre la direction du Sud…

 

En fait je ne me trompe pas…

 

  Il m’assure  que ce sera plus facile pour nous de  passer la frontière  au Sud et que ça ne change rien!

 

Il continue de rouler malgré mes demandes répétées pour qu’il arrête son cirque!

 

A ce moment-là je suis installé sur la quatrième banquette à l’arrière, je lui demande à nouveau de s’arrêter immédiatement, il me répond par un grand éclat de rires!

 

Ma prothèse de hanche a fonctionné à merveille :

 

J’ai enjambé en un clin d’œil les banquettes en écrasant au passage quelques pauvres bougres qui ne comprenaient rien à la scène, j’ai bondi sur le siège avant  et saisi au cou assez énergiquement le chauffeur surpris…son moteur a calé!

 

Le lascar a eu peur du comportement du Zumgu !

 

Toujours sans le lâcher, j’ai exigé qu’il nous reconduise à la station de bus:

 

«  Yes Boss, yes Boss ! »

 

Il a fait demi-tour et nous a ramené.

Grosse rigolade dans le minibus, les mamas Africaines disant à Marie « Good, good !  », elles venaient de comprendre le différent!

 

Un gros coup de sang avant 9 h…ça met en forme!

 

Il faudra négocier « dur » pour trouver le véhicule qui nous prendra en charge pour la frontière, mais nous avions du temps.

 

À la station, les chauffeurs savent probablement ce qui vient de se passer avec les Zumgus.

 

Ils nous disent qu’il n’est pas possible de trouver  un transport pour ce point frontière, ou alors il faut payer cher, et  que le poste d’immigration clôture de bonne heure.

 

 

 Nous laissons le temps passer, on sirote du coca.

 

ils ont compris que nous savions être patients.

 

Devant nous les pick up chargent les bidons d’essence destinés aux campagnes, les ballots de linge et les sacs de maïs.

 

 

 

 

La concurrence est farouche entre véhicules ; c’est un gamin qui nous approche, il faut compléter une camionnette qui va à la frontière!

 

 

 Eh bien voilà ! Nous l’avons notre « lift »!

 

Reste à négocier le prix et ça va plutôt bien : nous avons le privilège de partager la banquette du chauffeur, les mamas vont  se poser sur les sacs de maïs.

 

Ce sont elles qui nous apprendront la victoire d’Obama!

 

 

 

 

 

 

 

La sortie du Malawi et l’entrée du Mozambique est séparée par un « no man’s land » d’environ deux kilomètres.

 

 

Des vélos nous attendent pour effectuer ce trajet, bien sûr c’est l’idéal pour se faire escroquer ses derniers Kwachas du Malawi.

 

 

 

 

 

Nous avions décidé de faire ce bout de piste à pied malgré la chaleur, une initiative incompréhensible pour les vélos taxi, mais nous avions eu les renseignements  nous assurant que cette marche pouvait se faire!

 

…et pénétrer  un nouveau  pays à pied est toujours amusant!

 

Même les douaniers s’en étonnent!

 

Au poste Mozambicain, nous réveillons quelques militaires écrasés de chaleur.

 

 

 

 

 

 

 

Certains jouent aux cartes, d’autres dorment réellement dans des fauteuils défoncés.

 

L’officier qui nous reçoit est désolé pour nous, car si nous avions eu l’idée de prendre le visa dans une Ambassade  nous aurions gagné de l’argent!

Ici c’est cher, très cher dit-il !!

 

 

Je lui parle brièvement de l’entrevue à l’Ambassade de Lusaka qui ne pouvait aboutir, et lui dit que nous sommes disposés à régler les deux cents dollars exigés. Nous n’avons pas le choix!

 

 

Formalité, photos d’identité, tout cela nous prend  au moins une bonne heure, l’officier est narquois, avec un côté provocateur et franchement satisfait de nous faire payer  le maximum !

 

Au moment où nos visas sont délivrés, je remarque que le reçu de paiement est établi en   "Metical ", la  devise nationale.

 

Un rapide calcul de conversion  fait apparaître au moins une différence  50 US $ sur la somme  que nous avons déboursée.

 

Dialogue de sourds.

 

Je parle en Anglais, l’officier me répond en Portugais, évidemment!

 

Je rassemble ce que j’ai de vocabulaire Espagnol, c’est assez éloigné du Portugais, mais dans le bureau ils ont tous compris que nous quitterions le poste une fois que les deux cents dollars acquittés figurent bien sur le reçu!

 

 

Embarras du douanier…. Et il retrouve subitement son Anglais.

 

Ce n’est pas possible d’inscrire la somme en Dollars US  sur le visa, dit-il !

 

Un moment de flottement s’empare des douaniers, discussion entre eux…Palabres…

 

Le tiroir s’ouvre:

 

L'officier de l'immigration, excédé, me tend les deux billets de cent  Dollars, et me dit de faire le change au black avec les changeurs qui attendent dehors!

 

Nous changeons à un taux correct devant les douaniers qui ne se formalisent pas de cette pratique illégale.

 

Nous payons  alors en Métical, et venons de récupérer  50 Dollars, portant ainsi le prix du visa à 75 US$...

 

C’est beaucoup mieux!

 

Dehors, deux motos nous attendent pour ficeler nos sacs et nous acheminer à Mandimba :

 

Sept kilomètres de piste poussiéreuse pour rejoindre  la première ville du Mozambique que nous allons découvrir!

 

« Ben vindo a Moçambic ! »

 

 

 




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