Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Malawi 4, Dans les régions fertiles du Nord: Nkata bay

Malawi 4,

 

 Dans les régions fertiles du Nord : Nkata Bay

 

 

Nous avons rapidement trouvé une voiture roulant  vers le Nord.

 

Alan, le chauffeur se rendait à Mzuzu, avec deux places vacantes dans sa Toyota. Inimaginable de partir sans rentabiliser le cout du gas oil.  On s’est mis d’accord sur le prix, deux fois le montant du ticket de bus, mais nous étions confortables et nous avons gagné du temps!

 

La route du Nord épouse les côtes découpées du lac et longe de grandes criques de sable blond où s’échouent les barques de pêcheurs. La capture de poissons se pratique souvent la nuit, au lamparo.

 

Au petit jour, les femmes étalent la pêche sur des claies de palmes tressées pour faire sécher le poisson.

 

 Nous bordons de très grandes étendues de canne à sucre. Les champs de cannes sont irrigués par des canaux alimentés par le lac.

 

 La récolte est permanente, tout au long de l’année les coupeurs de cannes sont à l’œuvre…

 C’est un bon job semble-t-il, le travail est laborieux mais ça rapporte selon notre chauffeur.

 

Comme à l’accoutumé, les plus gros bénéfices ne vont pas dans la poche des Malawis, le sucre est la propriété des sociétés patronnées par les  Anglais.

 

Le sucre ici, c’est un peu comme la corruption, on le trouve partout, la corruption mange le pays, les Malawis consomment le sucre et souffrent du diabète en grand nombre…mais la maladie la plus répandue, c’est la corruption. Fatigant!

 

La pauvreté ne rend pas intelligent…l’énergie est trop occupée à trouver de quoi remplir l’estomac.

La réflexion est à courte vue.

Mais nous avons aussi rencontré des gens remarquables, parfaitement lucides sur la situation de leur beau pays.

 

Dans les plaines fertiles du Nord, on perçoit l’organisation efficace…les « nouveaux  colons » organisent le business…Chinois, Indiens, Anglais et Sud-Africains exploitent les richesses de ce pays « pauvre ».

 

De magnifiques plantations d’hévéas annoncent l’arrivée de Nkata Bay ; les cultures en terrasses de l’arbre à gomme sont splendides…Le caoutchouc est la propriété  partagée des Indiens et des Sud-Africains.

 

Les eaux de Nkata bay habituellement turquoises, ont ce jour la couleur du ciel…un gris soutenu que les paysans scrutent avec impatience, espérant l’arrivée de la saison des pluies.

 

Durant les trois dernières années, le Malawi a connu un déficit de précipitations inhabituel. Dans un pays où la production agricole est un enjeu vital, le manque d’eau prend  des conséquences incalculables sur la survie des populations.

 

 Anticipant une situation déjà problématique, la présidente Joyce Banda vient de lancer un appel à l’ONU pour que le Malawi puisse bénéficier de l’aide alimentaire…

 

C’est la une de « Nation on Sunday », le journal National, avec en titre « Save us ! »

Nous posons nos sacs à « Mayoka village », une adresse bien connue des backpakers qui font la route de l’Afrique de l’Est.

 

 L’hébergement  comme la restauration sont de qualité. Les propriétaires font cultiver leur légumes en production biologique ; les pains, confitures et gâteaux sont fabriqués « maison ».

 

Les chalets confortablement aménagés, sont perchés sur pilotis, accrochés à la falaise dominant le lac…pour y accéder c’est sportif. La vue est imprenable!

 

La pluie a commencé à percer la surface du lac, une pluie régulière, lourde, alimentant de petits torrents dévalant les parois rocheuses de Nkata bay…Bientôt un violent orage plongera la ville dans le noir…

Sur les tables de la grande pagode abritant le bar-restaurant, les flammes vacillantes des bougies éclairent les tasses de thé et les bières…

 

C’est ici que nous les avons retrouvés : Anne Beth et Quentin étaient à « Mayoka » depuis plusieurs jours profitant du lac.

 

Nous avons partagé deux journées ensemble et avons quitté le Nord du Malawi en empruntant  le même bus en direction de Salima.

 

 C’est dans cette gare routière que nous nous sommes à nouveau quittés, les Hollandais prenant l’option du sud pour entrer au Mozambique.

 

Quentin est un peu fatigué du Malawi;

les déplacements en bus sont éprouvants et de nombreuses difficultés entament parfois le moral des troupes : il nous est impossible de retirer de l’argent, les distributeurs sont régulièrement hors service, nous changeons les dollars au marché noir, ça se passe bien, le taux proposé est meilleur qu’en banque ; Il faut juste être vigilent  durant la transaction.

 

Mais c’est usant.

 

C’est vrai que tout cela épuise…mais c’est l’Afrique! On doit l’accepter, il n’y a pas le choix! Ou alors on confie sa bourse à un Tour opérateur qui nous mâche le boulot et nous retiendrons du Malawi que la beauté des paysages…

 

Quant à Internet, c’est une idée pour demain ; le réseau est totalement défaillant en dehors des grandes villes où une lente connexion est possible de temps en temps.

 

Nous espérons revoir  ce jeune couple avec qui nous avons noués des liens…peut être au Mozambique.

Quentin et Anne Beth sont pressés de plonger dans l’océan Indien et  de se changer les idées…Ils roulent vers le Sud.

 

Nous faisons le pari inverse en optant pour le Nord du Mozambique, c’est retiré, nous le savons.

 

Mais nous devançons la saison des pluies  de quelques jours et les routes de terre des « Western  Highlands » doivent pouvoir nous amener sur les hauteurs de la « Zambézia », une province réputée pour ses plantations de thé et ses paysages préservés et peu fréquentés.

 

L’avenir proche nous dira si nous avons fait le bon choix!

 

En attendant, nous savourons la tranquillité de Cape  Maclear dans la péninsule de Namkumba au  Sud du Lac…le paysage est enchanteur, le village de pêcheurs paisible…les pluies attendues ne sont toujours pas annoncées.

 

Cape Maclear sous le soleil et la brise du lac,… un moment de repos aux portes du Mozambique!

 

 



06/11/2012
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