Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Malawi 3, l'école de Sina.

Malawi 3,

 

L’école de de Sina :

 

Tôt, à l’aube, profitant de la brise du lac, nous avons effectué de longues marches sur la plage.

 

L’estran est animé dès cinq heures le matin, les femmes font la lessive et la vaisselle dans l’eau du lac, les gamins se baignent et se lavent, les pêcheurs ramènent leur prises de la nuit…

 

L’immense plage est bordée de villages misérables, mais le lac semble adoucir cette misère…Les gamins sont riants, les adultes paisibles.

 

Au détour d’une crique, nous avons aperçu le clocher de l’église de Sina ; autour, un cimetière dans le sable…les croix des sépultures se sont inclinées dans le sens des vents dominants.

 

C’est sous un eucalyptus que nous l’avons aperçu : adossé à l’arbre, il corrigeait des cahiers d’exercices; des cahiers rappelant « le Conquérant » de notre enfance, fait d’un papier brut que les plumes « Sergent major » chargées d’encre violette trouaient par endroit…

 

Noël porte une cravate, il est directeur de l’école de Sina;

il fait les corrections dehors car son bureau sert de débarras…il dirige avec sept autres enseignants plus de 1000 élèves.

 

L’école manque de tout…très peu de cahiers, quelques crayons, aucun livre…les maîtres attendent les craies…

 

Aucune table, aucune chaise…les  élèves s’assoient à même le sol, les maîtres dispensent les cours debout.

 

Noël se départit rarement de son sourire lorsqu’il explique les conditions pitoyables de l’enseignement au Malawi…Le pays ne parvient pas  à susciter des vocations, les maîtres sont découragés…

 

Son visage s’assombrit quand nous lui demandons comment envisage-t-il le futur pour son pays…

Noël ne répond pas vraiment à la question.

 

Marie prend rendez-vous avec Noël pour présenter aux enfants « Un Livre »*(1) de Hervé Tullet…

 

Nous reviendrons demain à 9h au moment de  la récréation.

 

Les enfants sont attentifs, l’assemblée est impressionnante, certaines classes comptent plus de deux cents  élèves…

 

Chaque maître fait une rapide introduction du  livre. Le succès est quasi immédiat, les enfants adhèrent  à la magie du bouquin. Des murmures d’étonnement jusqu’aux éclats de rire, le bonheur  des gamins est communicatif.

 

Nous remercierons Noël, ses collègues et les enfants pour l’accueil qu’ils ont su nous réserver.

 

Les visites que nous avons effectuées dans les écoles, orphelinats ou coopératives  ont été l’occasion de faire une  donation.

En général, un cahier destiné aux visiteurs permet d’inscrire son nom et le montant de la contribution. Ici, pas de cahier…

 

Camille nous avait déconseillé de proposer de l’argent…valait mieux aller voir le « Paki ».

 

Le lendemain nous sommes allés chez le commerçant, nous avons acheté 100 cahiers, autant de crayons Bic et des boites de craies…le montant de notre achat était modeste…il représentait cependant  plus de la moitié du salaire mensuel du directeur de l’école!

 

 

*(1) voir le renvoie 2, article : Ouganda, « une journée en montagne »



06/11/2012
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