Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Egypte 3, Assouan, la Nubie au musée, les Coptes et...Philae!

 

Egypte 3, Assouan, la Nubie au musée, les Coptes et…Philae !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Hier, nos mères, avant elles nos grands-mères, marchaient le long de l’avenue Kars-el-Nil, bras nus,  vêtues à la dernière mode de Paris, pomponnées, visage à découvert.

 

 

 

…Bras nus, visage à découvert. Elles étaient pourtant de fières musulmanes.

 

Les dignes filles du Prophète.

 

 Pourquoi aujourd’hui leurs filles avancent-elles masquées ?

 

Torturées d’interdits, de silences imposés, le corps anéanti par les ténèbres :

 

 

 Nous avons entouré de voiles leurs cœurs, qui les empêchent de comprendre le Coran, et dans leurs oreilles est une lourdeur. Sourate 165. Verset 25.

 

 

 

 Pourtant, c’étaient leurs mères…Mais peut-être suis-je dans l’erreur ?

 

 

Était-ce dans un autre pays ?

 

 

Ou alors, je n’ai croisé que des infidèles.

 

 

Gilbert Sinoué. « Impressions d’Égypte. »

 

 

 

Je lui lance « Salam », il me répond « Bonjour », je l’ai pris pour un vieil Egyptien qui porte beau…Il en a l’allure.

 

 

 

Autrefois agent de voyage et guide, maintenant l’âge aidant, le voilà affranchi des contraintes.

 

 

Chaque hiver il quitte l’humidité de Biarritz pour rejoindre Assouan.

 

 

C’est un amoureux de l’Egypte, un inconditionnel d’Assouan et de la Nubie ;

 

il a besoin de contempler le Nil, sentir la brise venu du désert  sans jamais se lasser des felouques tirant des bords dans le soleil couchant.

 

 

 

 

 

« …Mais non, il n’y en avait pas autant avant…C’est depuis deux ou trois ans…

 

En  réaction peut être à la politique du Maréchal Sissi…je ne sais pas. »

 

 

 

Le vieux Basque n’évoque pas les felouques, il parle des femmes voilées portant le niqab.

 

 

A l’évidence et sans en connaître  les motivations, les Egyptiennes, souvent jeunes, portant le voile intégral, sont beaucoup plus nombreuses qu’au Soudan.

 

 

 

« L’Egypte change ! » nous dit-il.

 

 

 

 

Nous parcourons l’avenue de la corniche en direction du Musée de la Nubie, un musée qui compte, l’un des plus modernes du pays !

 

 

 

 

 

 

On y découvre une excellente mise en scène de la Nubie préhistorique ; La section réservée à l’ère pharaonique est splendide.

 

 

 

 Les salles suivantes  consacrées à la christianisation de la Nubie jusqu’à la conquête musulmane,  clôturent l’indéniable influence de la civilisation nubienne dans l’Histoire des rives du Nil, du Soudan à la haute Egypte.

 

 

 

Promenade agréable dans la partie du musée à ciel ouvert, jardins et maisons nubiennes traditionnelles ; 

 

 

 

 

 

 

Du parc on aperçoit « l’obélisque inachevé », 42 mètres de long, le plus grand connu à ce jour mais dont la taille a été abandonnée suite à une belle fissure dans la partie haute du bloc de granit.

 

 

 

 

 

 

En quittant le musée, on peut faire l’arrêt à la cathédrale Copte, architecture moderne, pompeuse,  qui le soir s’illumine comme les minarets  des mosquées qui l’entourent.

 

 

Edifice sous surveillance policière depuis les attentats (très loin d’Assouan) visant la communauté religieuse Copte et ses églises.

 

 

 

 

On ne saurait se séparer d’Assouan sans une indispensable visite à l’un des temples les plus extraordinaires d’Egypte, et par la même occasion, rendre hommage une nouvelle fois à Christiane Desroches-Noblecourt, cette grande Dame qui sut remuer ciel et terre pour sauver des eaux le temple de Philae !

 

 

 

 

 

 

C’est au milieu du Nil  que s’élève le plus prestigieux des sanctuaires d’Isis :

 

 

Comme pour les temples d’Abou Simbel, pierre par pierre, « la perle de l’Egypte » fut, tel un jeu de lego, démontée et déplacée de son île pour renaître tout près sur un îlot voisin émergeant du fleuve.

 

 

 

 

Temples, portiques et chapelles furent réédifiés. Cet ensemble de 40 000 blocs de grès a reçu la même orientation. Travail « pharaonique », huit ans de besogne méticuleuse de 1972 à 1980, et au final le splendide accomplissement d’un sauvetage miraculeux.

 

 

 

 

Noblecourt ira encore plus loin dans sa volonté de préservation du nouveau site :

 

Après un long plaidoyer, un exercice dans lequel elle excellait, elle obtint que les contours de l’île d’Aguilkia, qui désormais  héberge Philae, reprennent la forme de l’oiselle de l’île initiale engloutie par les flots.

 

 

 

 

Philae date du IIIé siècle avant Jésus Christ : on y vénéra d’abord Isis, la déesse mère.

 

 

 

 

 

Plus tard, lors de la Christianisation, au début de notre ère, après la période Gréco- Romaine, les Coptes transforment le temple en église,  gravent des croix et s’acharnent à jouer du marteau pour soigneusement détruire les visages  des Dieux égyptiens !

 

Dommage de faire tant de dommages !

 

 

 

 

 

Fin de journée paresseuse sur « notre » terrasse dans  l’île Eléphantine ;

 

Les felouques dansent sur le Nil ;  En face l’île des fleurs, amoureusement plantée d’espèces tropicales par Lord Kitchener, un passionné de botanique qui transforma ce bout de terre granitique en un jardin luxuriant.

 

 

 

 

 

On embauche Ahmed, un Nubien qui  a sa barque endormie sur le sable au pied de notre location.

 

 

 Il nous fait traverser le bras du Nil : promenade dans le jardin  qui en ce vendredi,  jour de repos pour les Egyptiens, se transforme en aire de pic-nic pour les familles. Agréable flânerie dans les allées bordées  de palmiers géants, goyaviers, jujubiers…

 

 

 

 

 

Ahmed est sérieux dans son timing, à l’heure prévue il  glisse sa barque entre les felouques, il nous ramène sur l’autre rive.

 

 

C’est l’heure du thé sur la terrasse. Le  soleil  se sauve derrière les dunes du désert, le vent est frais, c’est janvier sur le Nil à  Assouan, on enfile les lainages.

 

 

 



01/02/2018
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