Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Cuba 7, Baracoa province de Guantanamo.

Cuba 7,

 

 

 

Baracoa , province de Guantanamo.

 

 

 

 

 

« Moi j'aime les chats parce qu'ils sont libres.

 

Un jour j'ai demandé à Frida ce qu'était la liberté, mais elle est restée muette.

 

Elle a fait demi-tour et s'est éloignée en redressant la queue.

 

Alors j'ai compris. »

 

 

 

 

 

Tropique des silences de Karla Suárez. (Extrait)

 

 

 

 

 

 

 

Guantanamo… Un nom devenu tristement célèbre que plus personne n’ignore.

 

Un lieu qui n’évoque guère le bleu des Caraïbes mais plutôt la couleur orange des combinaisons  des détenus anonymes de la base navale U S.

 

 

La route côtière qui s’enfonce dans l’Oriente  boude l’enclave Américaine.

 

À part  le passage à proximité d’un point de contrôle militaire, rien ne laisse supposer que la Bahia de Guantanamo constitue une zone interdite sur le territoire Cubain.

 

 

Los Cubanos ne digèrent toujours pas cette imposture leur imposant un bail révisé en 1934 pour une durée de 99 ans. De la promesse électorale d’Obama souhaitant mettre un terme à cette  arnaque, on sait ce qu’il advint.

 

L’éventuel assouplissement du « bloqueo » américain pourrait faire évoluer les choses.

 

 

 

 Région chaude et pluvieuse, mais qui peut aussi subir des épisodes d’aridité sévère, la pointe orientale de l’île, la plus montagneuse du pays, a longtemps été isolée du fait de sa difficulté d’accès.

 

 

Un isolement tel que certaines destinations, longtemps demeurées secrètes, n’étaient accessibles que par la mer.

 

 

Ce fut le cas de Baracoa jusqu’en 1964, date à laquelle la modeste ville méridionale pût doucement sortir de sa bulle.

 

 

 

Fidel n’oublia pas l’engagement loyal des révolutionnaires de la contrée qui lui fournirent  durant de longs mois, aide et logistique, dans cette épaisse  jungle qui submerge la montagne d’un vert dense.

 

 

 

Fidel décida donc de mener à bien le projet abandonné par Batista, en perçant une route dans les flancs de granit noir de la Sierra del Puril.

 

 

 

Quatre années de  travaux et 500 ouvriers quotidiens furent nécessaires pour réaliser la route du phare,

(la farola), délivrant Baracoa de sa légendaire solitude.

 

 

Longue de 55 km, la farola traverse la péninsule en serpentant du sud au nord dans un décor vertigineux.

 

 

 

Elle plonge vers la mer en lacets ondulants qui font dire aux romantiques cubains, jamais en reste de compliments, que les courbes avantageuses des femmes cubaines leur évoquent la farola.

 

 

Epilogue d’une route de montagne, la farola s’achève sur les rives d’un petit paradis:

 

Voilà Baracoa, une destination magique !

 

 

Loin de tout sauf du bonheur, le gros bourg  s’articule le long d’un malecon  épuisé par la mer.

 

Les bâtiments collectifs qui font face à l’océan ne sont guère engageants.

 

Mais le charme des maisons coloniales, la coquetterie de ces placettes et la musique s’échappant de la Casa de la Trova font de Baracoa la destination idéale pour un retour dans les années cinquante.

 

 

Endroit parfait pour une flânerie contemplative, scène idéale pour savourer une cuisine locale probablement la meilleure de Cuba :

 

Poissons, poulpes, crustacés délicieusement  relevés à la lechita, subtil accompagnement de lait de coco, d’ail et d’épices.

 

Baracoa est également réputée pour son chocolat. Les  plantations de cacaoyers, introduites vers 1820 par des Français venus d’Haïti toute proche, produiront  une fève rustique  exploitée dans une usine inaugurée par  El Che en 1963.

 

 

Si le chocolat en tablette est un peu éloigné de nos standards, mastoc, sucré et manquant de finesse, le chorote fumant servi au petit déjeuner à la casa est une pure merveille :  

 

Crémeux et d’une parfaite onctuosité révélée par une touche de maïzena et une pointe de sel.

 

Inévitable également à Baracoa, le cucurucho, délicate gourmandise à base de noix de coco râpée et de fruits écrasés (cacahuètes, papayes, oranges…)

 

Longuement cuits au chaudron, sans évidemment oublier l’ajout de miel et de sucre.

 

On emballe le tout dans une feuille de palmier séchée en forme de cône :

 

Délicieux et calorique à souhait !

 

 

C’est à bord du bus, à la faveur d’un arrêt sur la route que l’on découvrira le cucurucho :

 

Merci à Dalucia, une Parisienne d’origine incontrôlée, (clin d’œil, lorsque qu’elle me lira !) qui nous fera profiter de sa trouvaille.

 

 

Durant cinq jours nous ferons équipe :

 

De ballades en restaurants, de plages isolées aux randonnées sur les sentiers caillouteux des Indiens Taïnos, nous partagerons les bons moments que nous offrent la région et ses parcs naturels.

 

 

Jamais loin d’une baignade en rivière, ou plus exotique, d’un plongeon dans les eaux fraîches et limpides de grottes souterraines, ces douces journées nous permettront de côtoyer pêcheurs et paysans.

 

 

Des paysans aux conditions très modestes.

 

Des « guajiros » comme les nomment les habitants de La Havane avec un soupçon de condescendance, quand ils ne les affublent pas d’un qualificatif encore plus révélateur et qui veut tout dire :

 

« los palestinos »

 

 

Après avoir passé El Rio Miel et traversé une lagune sur un pont suspendu bringuebalant, nous arriverons dans le petit parc naturel de Majayara.

 

Dans ce cadre idyllique fût tourné le film « Robinson Crusoé » avec Pierre Richard (Je ne suis pas certain du titre !).

 

 

C’est à l’occasion de cette ballade qu’un « Palestino », visage rieur sous une casquette verte à la Chinoise, machette à la main, nous abordera un moment.

 

 

Curieux d’évoquer la France en maniant un grand nombre de mots créoles hérités d’ancêtres venus des Antilles, il se dit peiné par les événements malheureux qui ont endeuillé notre pays.

 

 

 

 Je le fais répéter ce que j’ai cru comprendre : 

 

« Charli », c’est bien ça… il nous parle de la tuerie!

 

Je suis un peu sur le cul d’entendre ce paysan, planté sous des cocotiers au milieu de nulle part, remémorer la tragédie parisienne !

 

 

En fin de journée, chez le « guajiro», Marie fera une halte sous  l’auvent de palmes qui abrite un lourd chaudron où bouillonne le cucurucho.  

 

Pour le fun, elle touillera l’écumante confiture :

 

Une pause agréable chez des gens modestes, sensibles et surprenants !

 

 

En compagnie de Dalucia, avec qui naîtra une sympathique complicité, nous arpenterons Baracoa et son environnement protégé.

 

Ce sera l’occasion d’échanges d’informations profitables.

 

Dalucia est une touriste parisienne (presque) lambda, qui tait son activité, mais garde l’œil et le flair du journaliste, profession qu’elle est censée ne pas divulguer.

 

 

À la « pige » dans un grand hebdomadaire parisien, elle a connaissance d’infos  ayant « le poids des mots et … » que seuls quelques « fixeurs » sur place peuvent partager auprès de personnes dûment accréditer.

 

2016 pourrait bien alimenter quelques événements marquants à Cuba.

 

 

En espérant la revoir bientôt en Bretagne, avec toute notre amitié !

 

Nous quitterons Baracoa avec regret tant cette halte fut formidable !

 

La « casa » dans laquelle nous logions était « top ! » :

 

Propreté impitoyable, terrasse avec vue sur mer propice à fumer le cigare, un verre de rhum au pied de la chaise à bascule (on est à Cuba quand même !), petit déjeuner grandiose servi par la jeune et belle Diana (qui ne connait pas La Havane !

 

C’est si loin ! 1000 km du sud au nord !

 

 

Chaque soir nous nous sommes endormis aux sons de la musique cubaine qui s’envolait de la casa de la trova toute proche. 

 

 

 

On ne peut pas oublier l’extrême gentillesse des deux sœurs gérantes de la location, de leurs maris et de la grand-mère qui prendra soin de nous donner un sachet de chocolat en poudre avant notre départ !

 

 

 

Vous avez dit « ACCUEIL » ! Quelle leçon !

 

 

Octobre 2015, año 57 de la révolucion…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



08/11/2015
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