Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

California 2, Santa Barbara

California 2,  Santa Barbara.

 

 

« Quel monde merveilleux, neuf et entreprenant nous aurions pu faire du continent américain si nous avions vraiment coupé les ponts avec nos congénères d’Europe, d’Asie et d’Afrique, si seulement nous avions eu le courage de tourner le dos au passé, de repartir de zéro, d’éliminer les poisons qu’avaient accumulés des siècles d’amère rivalité, de jalousie et de différends. »

 

Henry Miller, « le cauchemar climatisé »

 

 

Les enfants sont regroupés devant le tableau de Chagall ;

 

Patiemment l’accompagnatrice du musée dévoile la fable du peintre ; Elle décortique le bleu, le rouge, le blanc et transporte ainsi les gamins dans le rêve de l’artiste…

 

Nous sommes au « Santa Barbara Museum of Art » qui possède une remarquable collection d’œuvres de maîtres Américains mais aussi des Matisse, Corot, Monet…

 

 

Devant une toile de Monet figurant l’intérieur d’un patio fleuri bordé d’ifs, une « volontaire » en charge de la visite des salles nous aborde en souriant :

 

 

« ...saviez vous que Monet est venu peindre à Santa Barbara ? »… 

Étonnés, nous lui avouons notre surprise de l’apprendre!

 

Satisfaite de sa plaisanterie, elle nous dira que « ça marche toujours auprès des Français! ».

 

C’est un jardin Italien qu’a peint Monet, un havre de sérénité ressemblant à s’y méprendre aux paysages que l’on voit à Santa Barbara!

 

La ville s’étire aux pieds des Santa Ynez Mountains qui dégringolent dans la Pacifique.

 

Ses luxueuses demeures aux murs enduits de couleurs chaudes, reposant sous des toits à faible pente couverts de tuiles canal, marquent la ville d’une touche Méditerranéenne…

 

 

Santa Barbara n’usurpe pas son nom de « Riviera » de la West Coast!

 

Le centre ville, planté de Jacarandas aux fleurs d’un intense violet, est soigné, léché dans les détails, probablement trop pour en faire un espace naturel.

 

 

Les nombreux restaurants et cafés laissent filtrer de délicieuses saveurs du sud, on sent l’huile d’olive, l’aubergine grillée et le jasmin des arrières cours.

 

De nobles boutiques affichent le charme discret du luxe, les tarifs sont rarement en vue mais chacun sait qu’ici le chic a un prix!

 

 

Santa Barbara n’échappe pas à l’héliotropisme ; Les homeless chantent comme Aznavour, que « la misère serait moins pénible au soleil ».

 

Ces « clochards célestes », presque transparents, squattent quelques bancs de bois du centre ville…

 

 

Très souvent propres et décemment vêtus, ces laissés pour compte du miracle Californien se fondent dans le paysage aseptisé de la « State street », artère centrale qui s’amorce du front de mer pour se perdre dans les collines menant à la « Mission » Santa Barbara.

 

 

Santa Barbara préserve jalousement sa « Mission », l’une des plus belles de Californie :

 

Ce monastère-forteresse construit en 1786 par les « padres » constitue un témoignage de l’héritage Espagnol…Plus tard les Mexicains confisqueront la place.

 

Lorsque les moines Espagnols débarquèrent, ils ne savaient sans doute pas que « l’eau bénite » de la très Sainte Espagne Catholique allait aussi véhiculer les grippes, bronchites et autres saloperies auxquelles les Indiens Chumas ne résistèrent pas et succombèrent en masse.

 

A cette époque les Indiens ne comptaient pas…Aujourd’hui leurs descendants non plus!

 

 

La « Mission » domine la ville ; De son esplanade on distingue les plateformes pétrolières au large de l’océan.

 

Santa Barbara a grandi sur un sol gorgé d’or noir ; Sous ses collines brûlées d’une redoutable sécheresse, suinte naturellement le pétrole. De petites boulettes noires visqueuses marquent le sable blond de la côte, ça ne semble guère déranger les surfeurs!

 

Les routes bucoliques de l’arrière pays qui serpentent vers San luis Obispo traversent le vignoble de Santa Ynes et de Santa Maria Valleys.

 

 

C’est dans ce paysage aride qu’Alexender Payne tourna en 2004 le film « Sideways » qui depuis, dit-on, a donné l’envie aux Américains de siroter du Pinot Noir.

 

En Afrique du Sud, dans le vignoble, ce sont les Noirs que nous avions vus bosser ; Ici sous le soleil qui rôti la couenne, ce sont les Mexicains qui sont aux champs…

 

Le « vineyard » borde des cultures maraîchères fortement industrialisées ; de larges parcelles de choux, salades, poivrons, poireaux sont irriguées et traitées chimiquement.

 

 

Tous les « farmers » n’empruntent pas ce chemin : des ranchs proposent une large variété de fruits et légumes « organic ».

 

À Los Olivos, les produits « bio » sont en vogue, pains, huile d’olive, fraises, oranges… 

 

Derrière les ranchs, les chevaux cherchent l’ombre. Plus bas, à Santa Barbara, écouteurs sur les oreilles, les joggeurs transpirent en  trottinant sous les palmiers de la promenade au bord du Pacifique.

 

À Santa Barbara aucune inquiétude ne se manifeste, tout est paisible…

 

Riche et facile en somme !



18/06/2013
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi