Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Burundi 4, photocopieuse,machine à café et plaques d'égouts...

 

« L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse.. »

 

 

Proverbe Africain de la région des Grands Lacs.

 

Un mince filet blanc coule à la commissure des lèvres, il lève la tête, la goute de lait glisse sur le menton, tombe, et rejoint les miettes de pain qui jonchent la table ovale…

 

Il est dix heures à l’Ambassade de Tanzanie à Bujumbura, les employés burundais sont en plein petit déjeuner …visiblement nous arrivons trop tôt!

 

Tout en continuant de tremper son pain dans le mazagran de lait chaud, le fonctionnaire m’explique que les visas, ce n’est pas lui…. bureau plus loin…

 

Bien coiffée, lunettes modernes, visage fermé, la dame qui nous reçoit a du mal à bouger son cul…tout d’abord elle nous prévient qu’aujourd’hui vendredi le bureau des visas tire le rideau à 14h, et qu’il faut :

1) remplir un formulaire,

2) des photos d’identité,

3) des photocopies des deux premières pages de chaque passeport,

… et pas de chance, la photocopieuse est en panne!

 

Mais nous avons  sur nous tout ce qui est nécessaire…ça l’étonne ; elle encaisse les 100 dollars sans remercier et nous lance un « revenez à 13h ! »

 

Etablir les deux visas pour la Tanzanie doit prendre cinq minutes, mais le ton employé par la préposée ne laisse aucun espoir de se voir délivrer le sésame sur le champ.

 

Garder son calme. Surtout garder son calme et sourire!

 

Militaires, policiers et fonctionnaires ont tous les droits ici ! On les voit rarement à la tâche contrairement  au peuple miséreux qui tôt le matin trime dur.

 

Nous sortons de l’Ambassade un peu bouillant ! Nous espérons simplement récupérer les passeports ce jour car ensuite c’est le weekend!

 

Le marché du centre-ville de Bujumbura nous attend, un marché vaste; imposant hangar couvert de tôles ondulées vertes, qui ménage de larges espaces en hauteur où l’air circule dans ce capharnaüm…

 

Nous avons découvert de nombreux marchés Africains ou Asiatiques, rarement nous avons pénétré un endroit aussi stupéfiant!

 

D’étroits couloirs sombres sont aménagés par la superposition de lourds conteneurs en bois accessibles par des échelles ; des centaines de badauds se glissent dans ce dédale où se mêlent les odeurs de cuir, d’épices, de savon et de fruits.

 

Forcément, on peut vite s’y perdre …paradis des marchands, paradis des voleurs tant la promiscuité est inévitable…

 

Marie trouvera une paire de sandales à son goût, et quelques instant après, sentira la fermeture « éclair » d’une poche latérale  de son pantalon, s’ouvrir bizarrement… « Bandits, bandits » crie une vielle femme habituée aux manœuvres des jeunes pique- Pocket…

 

Ils ont fait vite, mais pas assez pour subtiliser le petit numérique qu’ils avaient repéré…un lourd avertissement sans frais et sans conséquence!

 

Faire attention, toujours rester vigilant, ce n’est pas facile.

 

Dehors, sous une épaisse chaleur, parmi les détritus de maïs, de canne à sucre, de cartons souillés, dans une odeur  forte de déchets en putréfaction, des femmes sont assises dans les vapeurs de gasoil, vendant des avocats à la pièce, des tomates en petits tas ou des oignons rouges en botte…

 

Nous traversons la cour des miracles : étendus à même le sol, près de leur mère, sur des wax d’un autre âge, des enfants lourdement handicapés, insensibles aux mouches qui les entourent, survivent au milieu du grand bazar sous une épouvantable chaleur…

 

Sortir d’ici…quitter ce théâtre de misère…

 

Les rues de Bujumbura sont truffées de pièges, surtout à la nuit tombée. Les plaques d’égouts des fonderies de Bergame en Italie sont souvent absentes…sont-elles volées pour le poids en fonte?  …ou tout simplement non remplacées?

 

 Ces trappes sont de redoutables dangers, rien ne prévient le piéton qui peut tomber dans le trou laissé béant où s’amoncellent les déchets…

 

Regarder où l’on pose les pieds.

 

Sur notre route, un hôtel réputé, le « Botanica », à quelques mètre de l’Ambassade de France:

 

Le Burundi, comme le Rwanda, produit de bons cafés…nous nous installons dans le patio de l’hôtel, un endroit de charme. Nous patientons dans une délicieuse fraicheur parfumée qu’apportent les hévéas, les lauriers roses et les bougainvillées…la serveuse, nonchalante, arrive en souriant…

 

Nous commandons un vrai café…la charmante hôtesse, navrée, nous explique que la machine expresso est en panne !...alors, nous demandons à déguster un café « piston » tout aussi excellent d’ailleurs…problème : l’hôtel ne dispose pas de machine à café de substitution!

 

C’est le « Botanica » à Bujumbura un jour d’octobre 2012!

 

Durant notre séjour dans la capitale, nous avions très vite identifié un ou deux bons restos…côté restauration, nous n’avons jamais été déçus, en particulier dans l’excellence des accommodements des poissons du lac Tanganyika.

 

Nous quitterons Bujumbura un lundi matin, sans regret…le minibus qui nous rapproche de la frontière Tanzanienne longe la côte du Tanganyika. Grandes étendues de palmeraies et villages de pêcheurs sous le soleil.

 

Nous poserons nos sacs à Nyanza lac, au sud du Burundi…une seule journée et une nuit dans ce village qui a tout d’un paradis! Nous logerons dans une maison en dur dont le jardin fleuri tombe sur la plage du lac…

 

Bières fraiches, poissons grillés et riz au curry.

 

Accueil exceptionnel des Burundais qui gèrent  les bungalows de l’« East African Hotel ».

C’est eux qui téléphoneront au port de Kigoma pour connaitre le jour de départ  du Liemba, le bateau que nous devons prendre ;

 C’est encore eux qui nous faciliteront le passage frontière en trouvant un chauffeur,  une voiture, …et du gasoil, pour rallier la Tanzanie.

 

La vie ne fait pas de cadeau aux Burundais…

 

... Mais ça n’altère en rien leur gentillesse et leur bonté !

 

Nianza lac est un éden au bord du lac qui méritait une plus longue pose…nous n’avions pas le choix, le bateau quitte le port de Kigoma  le premier et troisième mercredi du mois. Louper le Liemba, c’était rester scotché 15 jours à siroter des bières pas toujours fraiches…et faire du gras!

 

Au revoir le Burundi,...Karibu Tanzania!

 

 



22/10/2012
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