Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Burundi, l'Afrique en panne...

Burundi, l’Afrique en panne…

 

 Situé sur un plateau d’altitude moyenne de 1700m, le Burundi bénéficie d’un climat équatorial où les chaleurs restent « supportables » grâce à son élévation au-dessus du lac Tanganyika …

 

Le long du lac, il fait bon vivre au bord de cette immense mer intérieure…les touristes sont rares mais bien souvent ils découvrent une forme de paradis : paysages grandioses et population généreuse.

 

Les Burundais…combien sont-ils ?  Près de 9 millions sur ce petit territoire, comme l’indique le recensement de 2008, d’avantage peut être, avec la capitale Bujumbura qui à elle seule totaliserait de un à deux millions d’habitants…

 

la fourchette est large dans un pays exsangue où les données chiffrées sont rarement fiables :

 

comme le Burundi est maintenu sous perfusion permanente par l’aide internationale, les « dirigeants » ont tout intérêt à gonfler les chiffres pour booster l’aide alimentaire et sanitaire…

 

Contrairement au Rwanda, les collines du Burundi ne semblent pas densément peuplées. La vocation agricole demeure cependant  évidente, avec des régions dominées par la culture du thé ou d’autres comme le littoral du Tanganyika, plantées d’immenses palmeraies destinées à la production d’huile.

 

Au Sud-Ouest du  pays, en bordure du lac, flotte dans l’air comme une odeur de friture de cantine : les usines de traitement  d’huile de palme.

 

Au Sud- Est, le pays est marqué par les dépressions du Grand Rift, failles profondes en bordure de la frontière  Tanzanienne…paysages sauvages d’exception…

 

Les Burundais, jamais à cours d’humour, évoquent  cette région en la qualifiant de  « Suisse du cœur de l’Afrique….les machettes en plus ! »

 

Le pays a traversé une décennie de guerre (93 à 2002)…ici on ne parle pas de génocide, la planification n’est pas avérée. Mais de massacres ethniques en guerres civiles, les « événements »  auraient provoqués la mort de plus de 200 000 Tutsis…

 

Avec malice, les Burundais parlent de leurs cousins Rwandais beaucoup plus efficaces dans les affaires : « …Nous on a mis dix ans  à tuer…les Rwandais en trois mois tout était réglé !...et ils ont reconstruit très vite !...ça marche bien chez eux! »

 

Avant 1994, le Burundi affichait un développement supérieur au Rwanda. Bénéficiant d’une inestimable fenêtre sur le Tanganyika, le port de Bujumbura permettait un commerce florissant…

 

les routes principales étaient déjà asphaltées et la « vie était meilleure »…

 

Le port autrefois débordant d’activités, parait aujourd’hui endormi par un carcan bureaucratique. Il y a bien longtemps que les ferrys qui reliaient la Tanzanie à « Buju » ont disparu…

Seuls quelques cargos agitant les eaux sales du port  assurent un transport de fret irrégulier.

 

La succession de guerres civiles, le pourrissement de la vie politique et les différents coups d’Etat perpétraient par des militaires corrompus, ont fait du Burundi un pays en faillite ou rien ou presque ne marche convenablement….

Le pays régresse à l’image de l’Education en panne ! …manque d’enseignants, manque  de moyen, accès aux soins balbutiants…

 

Les Burundais « éduqués » sont particulièrement lucides  du délabrement de leur pays…

Ils nous parlent des routes dégradées (…elles restent cependant en meilleur état  que celles de la Tanzanie), des ordures qui s’amoncellent dans  la capitale, des déchets de la ville charriés par les orages, qui terminent leur course dans le Tanganyika, des somptueuses villas sécurisées qui dominent le lac, de la misère du bas…

 

Les Burundais connaissent bien la France…les chaines satellites sont accessibles…dans les villes, les réceptions d’hôtels diffusent France 24 et TV5, on peut regarder le foot et voir comment on vit en Europe…

 

L’Europe, l’eldorado !

 

Que reste-t-il donc de ce pays ? : La gentillesse, la douceur des gens qui n’ont rien mais sont toujours disponibles  pour satisfaire le voyageur de passage, le sourire des Burundais…

 

Ici, à l’intention des Blancs, on entend encore du « Merci patron ! »

 

Que de misère dans ce beau pays!



16/10/2012
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