Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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10, Argentine, Corrientes le dimanche à l'heure du maté...

10, Argentine, Corrientes le dimanche à l’heure du maté

 

 

Une infusion qui « chassera la solitude et rapprochera les cœurs ».

 

 

 

 

 

 

 

En fait il n’y a pas d’heure, c’est quand on veut, où on veut et toujours servi avec délicatesse.

 

Jeunes, moins jeunes, vieux, chacun trimbale sa gourde et son thermos.

 

Petite leçon de chose en fin d’article.

 

 

 

Dernier regard sur Mercedes en attendant le bus qui nous poussera à nouveau sur les rives du Paraná, mais plus au Nord.

 

 

 

 

 

 

 

 Nous faisons la halte à Corrientes, capitale de la province éponyme et aussi capitale du carnaval en Argentine.

 

 

 

 

 

 

 

C’est l’une des plus anciennes villes du pays, intelligemment bâtie à une faible altitude mais suffisante pour la protéger des débordements fréquents du fleuve.

 

 

Ici, nous sommes en terre Guaranis, peuple d’Amérindiens installés à la confluence du Paraná et du Rio Uruguay.

 

 

 

Les Guaranis occupèrent leur terrain (oui, oui, c’était bien chez eux !) jusqu’à l’époque coloniale.

 

 

 

La ville, au charme désuet qui garde quelques empreintes d’une architecture élégante début XXème siècle, nous a apparu quelque peu délaissée.

 

 

 

 

 

 

 

La costanera, cette longue promenade agrémentée de parcs ombragés, surplombe des plages de sable ocre pas toujours très engageantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pêcheurs se rassemblent pour jeter l’hameçon dans les eaux troubles du Paranà.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous logeons à un jet de pierre de la costanera, dans un  immeuble ancien aux belles boiseries qui mériterait un minimum de travaux.

 

 

 

Confort très moyen mais bonne ambiance avec cette jeunesse qui nous entoure.

 

 

 

 

 

 

 

Après l’inévitable orage qui libère des seaux d’eau sur la ville, La costanera s’éveille en fin de journée :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout Corrientes semble communier autour du proverbial mate !

 

 

L’histoire de cette infusion, véritable institution, est née de la culture Guarani.

 

 

 

 

 

 

 

La yerba mate servait de base à l’alimentation des Indiens.

 

Cette feuille proche du houx, séchée et hachée, avait déjà une fonction sociale importante et était utilisée dans les cérémonies rituelles des tribus indiennes.

 

 

 

Quand le colon espagnol débarqua, la culture du maté s’étendait jusqu’au nord du Pérou.

 

Le conquistador y prit goût, plus tard les gauchos adoptèrent cette coutume qui perdure aujourd’hui.

 

 

 

Chez les gauchos, la pratique du maté devint alors un fort symbole de fierté et une marque de l’identité du patrimoine culturel argentin.

 

 

 

Principalement cultivées et torréfiées dans la province de Misiones, au nord de Corrientes, les plantations ondulent en vagues vertes.

L’infusion est consommée partout dans le pays et au delà.

 

 

 

 

 

 

 

Pour bien profiter du maté, un petit équipement est nécessaire :

 

 

Le récipient tout d’abord, la calebasse dans la quelle on dépose la yerba.

 

 

 

 

 

 Puis, indispensable, la bombilla, cette tige métallique qui fait office de paille par laquelle on boit l’infusion et qui se termine par une sorte de cuillère perforée assurant le rôle de filtre, ce qui permet d’aspirer seulement le liquide et non la Yerba Mate.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout aussi incontournable, la bouteille thermo, il faut bien de l’eau chaude pour infuser !

 

 

 

 

 

 

Des nécessaires à maté, souvent habillés d’un esthétique cuir de vache (on est en Argentine quand même !) rassemblent l’ensemble de la panoplie du parfait buveur de maté.

 

 

 

 

 

 

 

Une fois la calabaza remplie d’eau chaude, la personne qui l’a servi goûtera le premier avant de la tendre à son voisin.

 

Par petites gorgées, on aspire l’infusion et la calabaza circule alors de main en main, de bouche en bouche.

 

Ce rituel exprime beaucoup plus que boire du maté.

 

Cela s’apparente à un acte social. Outre le partage de la bombilla, on partage un moment de la journée avec des amis.

 

C’est un moment d’échange, mais aussi un moment de rapprochement toutes générations confondues.

 

 

 

 

 

 

 

Beaucoup plus subtil, le langage secret du maté qui autrefois véhiculait des intentions :

 

 

 Une jeune femme en charge de servir le maté, et recevant un soupirant pouvait préparer l’infusion selon ses sentiments à l’égard du jeune homme :

 

 

Maté et sucre : nous sommes amis.

 

Maté et thé : tu peux parler mariage avec mes parents.

 

Maté très chaud : moi aussi j’en pince pour toi.

 

Maté bouillant : inutile d’insister.

 

 

 

 

 

 

 

Voilà, vous savez tout ou presque sur cette pratique nationale qui porte haut les couleurs de l’Argentine.

 

 

 

 

 

 

 

 Demain nous partons pour San Ignacio et les Missions Jésuites, une histoire singulière de l’Amérique du Sud à découvrir.

 

 



06/11/2019
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