Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Rwanda 7 , Kigali la "Moderne"

« Le Rwanda est le  seul Pays au monde où le paradis touche l’enfer ! »

 

(Anonyme, opposant au régime)

 

 

 

 

 Kigali la « Moderne »,

 

C’est une capitale contemporaine en chantier, la vitrine de la modernité du Rwanda et le poumon économique du pays.

 

 

 

 

 

 

Située au cœur géographique du Rwanda, Kigali est reliée à ses provinces par d’excellentes routes bitumées, qui fait de ce petit pays un « modèle » de développement en Afrique de l’Est.

 

 

 

 

 

 

Les transports y sont efficaces, la circulation est fluide, les bus globalement en bon état, la police est présente à chaque coin de rue, l’armée patrouille à bord de pick-up débâchés. Les caméras complètent la surveillance, comment ne pas se sentir en sécurité ?

 

Le gouvernement combat la corruption, entend –t-on…

 

 

 

 

Les Rwandais filent droit et ne posent pas de question. Certains se hasardent à prétendre que trop d’interrogations mènent à la prison.

 

Sur les chantiers, les Chinois sont présents, sur les routes aussi.

 

Quand les Chinois macadamisent les routes, en principe le boulot est à refaire au bout d’un an! La chaussée se dégrade, alors ils refont !

 

Le travail fait par les sociétés Belges ou Sud-Africaine, y’a rien à redire !

 

Victor, le réceptionniste de notre hôtel, se bat avec son patron pour le convaincre d’acheter du matériel informatique  Européen d’occasion qui « va durer ».

 

Le produit neuf qui vient de Chine "ne marche pas !" se désole t-il .

 

Kigali, la capitale aime faire voir ses couleurs :

 

 

 

 

 

Depuis peu, dans plusieurs  hôtels de la ville, ce sont les Indiens qui sont aux manettes, beaucoup viennent du Rājasthān.

 

Construite également sur des collines, Kigali impose au marcheur d’avoir une bonne forme car les pentes sont sévères. La ville est propre, organisée, la population semble disciplinée.

 

 

Avec une altitude moyenne avoisinant les 1500 m, la capitale bénéficie d’un climat tempéré, le matin les brumes sont persistantes, mais durant la journée une chaleur lourde impose aux piétons une allure modérée. Le soir, une fraîcheur attendue rend la ville agréable!

 

 

 

 

 

En 1962, année de l’indépendance, Kigali comptait un peu plus de six mille habitants !

 

L’éclatement du pays « Ruanda-Urundi » en deux entités distinctes, le Rwanda et le Burundi, a donné l’opportunité à cette bourgade de devenir la ville la plus dense du pays comptant aujourd’hui plus d’1 million d’âmes.

 

Après le génocide de 1994, qui a fait de Kigali un charnier géant à ciel ouvert, et sous la prise de pouvoir de Kagamé et du FPR, les exilés Tutsi sont revenus en masse et ont contribué fortement à la reconstruction de la ville. C’est ainsi que l’on a pu parler de « miracle économique ».

 

 

 

 

 

 

C’est vrai que les chantiers sont partout dans les grandes villes et la modernité apparaît évidente dans la capitale :

 

 Les banques, les grands hôtels, les restaurants chics, les immeubles cossus, les villas dans les banlieues résidentielles, les 4X4 imposants… donnent à  Kigali un visage occidental!

 

En ajoutant au décor les supermarchés, comparables aux nôtres, dotés d’une abondance de produits ; en croisant à la sortie des bureaux les  hommes d’affaires aux complets strictes et  les "executive women"  tout droit sorties de séries américaines, on obtient l’image surréaliste d’un îlot d’opulence au cœur de collines moyenâgeuses.

 

 

 

 

 

Déjà, en s’écartant du centre et en parcourant  les collines récemment colonisées par une population sans cesse croissante, on mesure le travail qui reste à fournir : les rues sont en terre et les baraques en tôle paraissent ne pas être raccordées à aucun réseau.

 

Bien entendu, il faut nuancer le propos et ne pas oublier d’où vient le Rwanda.

 

Après le génocide, la capitale n’avait plus un seul ordinateur en état de marche, pas même une machine à écrire et un réseau téléphonique  totalement détruit !

 

 

 

 

 

 

Tout à refaire, tout à reconstruire…

 

D’abord réhabiliter les consciences ; Madja nous l’a dit : « les vieux ont mal à la tête »…le traumatisme est énorme!

 

Pourtant les opposants au pouvoir, exilés à l'étranger, ne s’en laissent pas compter en parlant de la capitale et de son régime comme  d’une bulle de savon luisante prête à éclater, évoquant une prospérité artificielle, soutenue à coup de dollars US .

 

Le régime en 2000 s’était engagé dans un perspective audacieuse, la « vision vingte/vingte », une projection à l’horizon 2020 dotant chaque Rwandais d’un pouvoir d’achat de 9000 US $ par an et par habitant. Un défi qui semble inatteignable.

 

 

 

 

 

En 2012, derrière les collines accablées de soleil, les paysans survivent sans eau courante et espèrent l’électricité avec moins d’un dollar par jour!

 

 

 

Pendant ce temps, Kigali, la nuit, brille de tous ses feux.



07/10/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi