Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Nicaragua 6, Jours tranquilles sur Ometepe...

Nicaragua 6,

 

Jours tranquilles sur Ometepe…

 

 

 

Une brise balance doucement le hamac. Le bébé dort paisiblement.

 

 

 Sur un tronc mort enchâssé dans le sable gris, un héron patiente dans le soleil couchant. Les aigrettes, blanches immaculées, boulottent des vers d’eau sur la rive. Le clapot des vagues se mêle au chant des coqs.

 

 

À nos pieds, le lac, un moment cuivré,  devient bleu sombre.

 

La nuit tropicale s’installe à heure fixe, sans surprise, mais chaque soir le spectacle sans cesse renouvelé  nous emporte au lointain, là où le lac Nicaragua devient océan, immense et majestueux.

 

 

La jeune maman,  dix-huit ans à peine, libère le hamac et enveloppe son enfant endormi d’un mince tissu sans doute inutile.

 

 

Tout est sérénité.

 

 

Face au lac, nous séchons nos bières loin du monde.

 

Nous savons déjà qu’une fois les sacs posés sur l’île d’Ometepe, le plus dur sera de repartir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand la route s’efface, ne laissant plus qu’un chemin chaotique  où s’égarent quelques modestes  baraques, nous ne pouvions pas imaginer que nous allions  être scotchés sur cette  boursouflure volcanique  aussi longtemps !

 

 

 

François, un Breton rencontré à Granada, nous avait conseillé  ce parfait bonheur à l’écart des projecteurs de l’île.

 

 

Huit jours auparavant, à bord du ferry   qui relie San jorge à Moyogalpa, nous découvrions sous un ciel plombé l’île d’Ometepe  et ses deux cônes  volcaniques qui surgissent  plantés dans une mer sans sel.

 

 

 

Au cœur de la plus grande étendue d’eau douce de l’Amérique centrale, flottent le volcan Concepción  et son petit frère le Maderas.

 

 

 

 L’ile d’Ometepe  a la forme d’un "huit" amaigri vers le sud.

Une silhouette qui étrangement ressemble au profil de Tahiti, belle Polynésienne également d’origine volcanique.

 

 

Les bus se croisent sur l’isthme, fragile bande de terre raccommodant les deux volcans.

 

 

À Merida où nous sommes,  les cochons, noirs comme la lave, se promènent librement. Les poules aussi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ce monde rural insulaire, le paysan est pêcheur et le pêcheur est paysan.

 

Les chevaux côtoient les barques, les femmes lavent le linge dans le lac sur des lavoirs de pierre, les gamins vont chercher le poisson pour la friture.

 

 

On trie le riz nouveau, on égrène l’haricot rouge, on écrase le maïs pour la tortilla… Sur ce bout d’île, le temps semble s’être arrêté.

 

 

 

 Un bus le matin, un bus le soir pour sortir la communauté de l’isolement et c’est tout.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les logements permettant un hébergement  sont peu nombreux et rustiques.

 

 

Pour plus de  confort  mieux vaut passer de l’autre côté du volcan, là où le pavé régulier dessine une route bordée de petits cafés, de « comedores » et d’ « hospedajes ».

 

 

 

Depuis peu, l’ambiance étonnement paisible sous ces climats oubliés,  a capté la curiosité de quelques voyageurs.

 

Le grand calme pour l’instant.

Pour combien de temps encore ?

 

Internet vient de se glisser dans les plissures des flancs du volcan.

 

 

Avec un tourisme en pleine explosion au Nicaragua, les promoteurs de tout poil ne tarderont pas à venir chasser  du cochon.

 

 

En attendant, la grimpette du Maderas, en partie en forêt, se laisse amadouer sous des chaleurs humides.

 

 

 

À mi-parcours, sur les pentes fertiles du volcan inoffensif, des parcelles défrichées produisent en abondance des haricots et du riz.

 

Plus haut un excellent café reçoit les attentions d’une ferme communautaire:

 

Point de vue idéal sur le lac… l’île se dévoile dans toute sa splendeur!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’envers du décor :

 

 Nous profiterons de cet endroit de  rêve pour louer des vélos et faire le tour du Madéras, pas loin de cinquante km sur des chemins toboggans particulièrement tape-cul.

 

 Le circuit est exigeant et traverse le secteur le plus reculé de de l’île.

 

 

Nous sommes au cœur d’un Nicaragua qui vit avec moins de 2 dollars par jour.

 

L’électricité alimente en principe toutes les habitations dont certaines ne  peuvent être décemment qualifiées  de « maison » car l’insalubrité est criante.

 

Les problèmes d’alimentation en eau sont récurrents. Le chômage n’est pas une notion palpable sur l’île, mais nombreux sont les habitants qui n’ont pas d’emplois rémunérés.

 

Si on ne meurt pas de faim grâce à une nature généreuse, le Nicaragua affiche un ratio de près de 20% de sous-alimentation ainsi que des carences  en vitamines.

 

 

 

Sur Ometepe, les ressources alimentaires sont souvent limitées à l'autoconsommation et  la faiblesse des revenus ne permet pas l’accès à une diversification des produits.

 

 

 

Mais les prêches des églises rassurent et chaque jour apparait vers midi au petit écran l’incontournable « homme » fort du pays, Mme Rosario Murillo, la Primera Dama, qui promet le bonheur à ses compatriotes et en particulier aux pauvres !

 

 

A 64 ans, cette diseuse de bonne aventure conduit la dérive autoritaire que subit le pays ; Chaque Nica sait que Rosario pilote la politique à géométrie variable de son mari Ortéga !

 

 

C’est sous couvert d’anonymat que la critique se fait sentir.

On la surnomme « la bruja », la sorcière…Elle fait peur !

 

 

Dans la verdoyante descente du Maderas, nous traverserons d’incroyables bosquets à papillons,  les oiseaux sont aussi nombreux mais difficiles à observer dans cette luxuriante végétation tropicale.

 

 

Au retour à notre gîte, à la brune, des jeunes  femmes capturent au filet de minuscules sardinas 

Le lac est leur domaine, le lac leur appartient.

 

 

 Nous leur empruntons ces moments furtifs, véritables cartes postales fascinantes  de journées insouciantes sur Ometepe !

 

 

 

 

 

 

 

 

 



17/12/2015
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