Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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New York 2, Brooklyn un jour de carnaval...

New York 2,

 

Brooklyn un jour de carnaval…

 

 

Mais ce n’est pas n’importe quel jour !

Aux États –Unis, le premier lundi de septembre c'est « Labor Day », jour férié, l'équivalent de notre 1er mai.

 

À Brooklyn, c'est l'occasion de la célébration annuelle du "West Indian Caribbean Carnival », sans aucun doute la plus grande fête de rue de New York.

 

Paul, New-yorkais depuis tant d’années, n'y a jamais assisté et ne souhaite pas aller voir « …des Indiens et… les plumes.. » me dit-il.

Il a tort, le spectacle est à la mesure du gigantisme de la ville !

Paul préfère l’opéra, la musique y est moins tapageuse…en cela il a raison !


Nous sommes arrivés à 11h pour le départ de la parade sur Utica Avenue, un défilé qui prend toute la largeur de l'avenue et qui lentement effectue les 8 km reliant Utica à Grand Army Plazza...

 

L'événement est considérable pour la communauté Caraïbe, et je ne suis pas sûr que les "blancs" de Manhattan mesurent pleinement l'intensité de la manifestation!

En tous les cas, les politiques, eux comprennent qu’à défaut de voir la parade, mieux vaut être vu dans la parade!

 

C’est ainsi que nous assisterons à l'ouverture du cortège effectuée par la plus part des candidats à la mairie de New York, la succession de Bloomberg étant ouverte le 5 novembre prochain.

Parmi eux le prétendant, semble-t-il, le plus sérieux : Bill de Blasio, candidat Démocrate, entouré comme il se doit de la police et de ses gardes du corps, suivi par un imposant dispositif de militants.

 

De Blasio  incarne la diversité ethnique de la ville ;  Avocat de 58 ans, blanc, une épouse Afro-Américaine engagée en faveur des droits des femmes et des homosexuels, deux enfants dont un garçon qui porte la coupe « Afro » à la manière d’Angela Davis, les ingrédients du succès paraissent être de son côté pour s’emparer de  la très convoitée mairie de la « grosse pomme »

L’arsenal de communication à l’américaine est en route ; Le fils De Blasio, ado de 15 ans déclare à la presse dans une vidéo vue plus de 100 000 fois sur le net : «  mon père est le seul qui mettra fin aux méthodes policières qui visent de manière injuste les personnes de couleur »

 

Après le « défilé » des politiques, c’est au tour du véritable carnaval d’envahir la longue avenue d’Utica.
La police est extrêmement présente sur place: le long du cortège, dans les contre allées, à l'accès au métro et dans les trains qui desservent  Brooklyn.


En arrivant suffisamment tôt, nous avons évité d'être à l'arrière des barrières et nous sommes idéalement placés pour le "show".

 

Premier constat, dans la foule on cherche les blancs...il y en a peu.

 

Tout autour de nous se pressent les Noirs Américains dont les racines sont à Cuba, Haïti, Porto Rico, Tobago,Trinidad… Une forte communauté Jamaïcaine affiche les couleurs noire, jaune et vert du drapeau de leur île ...Dans cette multitude, nous apercevrons très peu de visages pâles...


Selon les organisateurs, la parade rassemble au bas mot 3 MILLIONS de spectateurs!  

Vu la densité humaine qui s’agglutine autour des barrières, je pense qu’ils ne sont pas loin de la vérité. ...

 

Il y a un côté Tour de France dans la tension qui monte avant le passage du corso, des hélicoptères de police survolent en permanence le site, et c'est là que ce rassemblement prend tout son sens pour les « coloured » de New York :

La parade, véritable démonstration de force de la communauté noire de la ville, célèbre les cultures Caribéennes avec fierté !


Sous des sonos assourdissantes, précédées par de gigantesques tracteurs américains, les différentes communautés délèguent des troupes de danseuses carnavalesques qui se déhanchent sur des rythmes calypso, soca, et salsa :

Steel bands sur les remorques des camions, plumes colorées sur les peaux brunes pailletées des danseuses, costumes gigantesques et chars décorés aux couleurs Caraïbes, long serpent humain bariolé chaloupant en cadence... Il faut imaginer ce défilé dans le chambard et la clameur où se mêlent la fumée des barbecues et les senteurs des spécialités Antillaises, Jamaïcaines, Haïtiennes...

 

On pourrait penser Brooklyn/Brasil  et imaginer le surgissement des écoles de sambas dans ce carnaval déjanté où toutes excentricités semblent bien acceptées.

 

La comparaison avec Rio s'arrête là, car ici tout le monde défile...

 

Quand je dis tout le monde, c'est bien tout le monde: jeunes, moins jeunes et pas jeunes du tout!

 

Ces filles, ces femmes, plongées au cœur du tourbillon des sonos, dansent le coléserré, l'ethnique tribal, dans une frénésie collective qui enflamme l’avenue.

 

Nous sommes loin des canons Brésiliennes aux longues jambes ; Ici pas de disqualification honteuse par l’aiguille de la balance ; Les grosses, les très grosses gambillent et se dandinent dans une ambiance furieuse!

Il faut les voir ces grosses fesses et ces seins énormes remués en tous sens sur l'asphalte d'Utica Avenue!

Le spectacle est fascinant et l'atmosphère délibérément chaleureuse...

 

Trop peu de blancs assistent à cette magie festive qui chaque année prend une dimension croissante...

La communauté noire ne pèse guère aux États-Unis (17%), mais dans les grandes villes comme New York, la démonstration du « Black Power » n'est plus à faire!

 

En nombre évidemment !...économiquement c'est une autre affaire!

 

Le jour du « Labor Day » à New York, c’est à Brooklyn que le sang et la sueur de la ville bouillonnent !



10/10/2013
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