Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

California 4,  " California Dream":

 Le château de Mr Hearst…

William  Randolph Hearst s’adressant à un photographe :

« Vous fournissez les images et je vous fournirai la guerre… »

Quand Orson Wells décida  de s’emparer de la fabuleuse vie de W R Hearst pour tourner « Citizen Kane », l’homme de passion que fut Hearst explosa de colère…

Il tenta de s’opposer à la sortie du film, mais malgré sa toute puissance n’y parvint pas.

W R Hearst était un homme de passion, talentueux dans de nombreux domaines.

 Il est à l’origine de l’un des plus vastes empires de la presse et des médias des USA.

Au firmament de sa gloire, Hearst possédait 26 journaux, 13 magazines nationaux, 8 stations de radio et de nombreuses agences de presse.

Fils d’un industriel du secteur minier californien, le jeune William a 10 ans lorsqu’il parcourt l’Europe avec sa mère en 1873.

Adulte, dans les années 30, il visitera une Allemagne dynamique qui se modernise, et comme plusieurs industriels de l’époque, Hearst est fasciné par la force du nazisme.

Comprenant plus tard son erreur, il corrigera le tir en étant le premier patron de presse à dénoncer dans ses journaux les pogroms et la folie meurtrière qui s’empare des nazis.

Très tôt, il comprend l’influence que représente la mainmise sur les organes de presse dans un pays aussi vaste que les États-Unis.

Il sait comment faire pour capter et fidéliser ses lecteurs :

Hearst sera à l’origine des publications régulières des « Comics strip »; Il a saisi avant d’autres le potentiel de ces dessins humoristiques alignés en trois cases en bas de page de ses journaux.

Pour cela il ne lésine pas, il en a les moyens, il débauchera les meilleurs dessinateurs du pays pour les mettre à son service.

Tout au long de sa vie, le magnat collectionnera les objets d’art et des antiquités du monde entier. Il construira, rénovera, des villas pour abriter ses collections.

Un projet lui tient à cœur :

Bâtir pour la mémoire, laisser une trace de son passage dans cette Californie qui l’a vu naître, inscrire son patronyme sur cette terre de pionniers et d’aventures.

À mi chemin entre Los Angeles et San Francisco, dominant une côte Pacifique  déserte, le gamin William venait camper en famille sur ces terres sauvages.

Le père de Hearst acheta des milliers d’hectares dés 1865 ; Plus tard Hearst, son épouse et leurs cinq enfants continuèrent la tradition familiale  du camping.

C’est donc pour des raisons sentimentales que Hearst élira San Simeon pour y construire sa somptueuse demeure.

La maîtresse de Hearst ne semblant pas être une passionnée du camping, attendra la fin des travaux du premier bâtiment pour s’installer au château!

Cette extraordinaire « maison de campagne » fut érigée à une époque où de nombreux Américains fortunés rivalisaient  dans la démesure de palais mythiques.

Sur ces terres de ranchs Mexicains, le projet de la « Cuesta encantada » vit le jour en 1919 et perdura jusqu’en 1947 :

56 chambres, 61 salles de bain, 19 salons, cuisines à la dimension des salles à manger, une salle de cinéma, court de tennis, majestueuses piscines, terrain d’aviation et le plus grand zoo privé au monde…

Le « California dream » de W.R. Hearst, du haut de sa « colline enchantée » embrasse le bleu immense du Pacifique!

Churchill aimait y fumer son cigare, un verre de Porto posé sur un guéridon de la terrasse Neptune.

C’est un balai d’autobus qui draine les touristes de l’entrée du domaine au château. Il faut une dizaine de minutes pour serpenter le col qui traverse les pâtures jaunies de sécheresse menant au rêve de Hearst*(1)…

Pour encore mieux  rêver, l’ascension se fait à l’écoute de la musique de Gershwin.   

* ( 1) Patricia Hearst a défrayé la chronique dans les années 70 :

Petite- fille (donc héritière) de W.R Hearst, elle fut victime d’un enlèvement par un groupe terroriste d’extrême gauche américain.

Elle épousera faits et causes pour ses kidnappeurs (syndrome de Stockholm) et commettra des braquages de banques qui la conduisirent en prison.