Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

"Appelez-la D.C. !"

"Appelez-la D.C. !"

 

Washington D.C. Capitale des États-Unis.

 

« Washington est une ville qui possède l’efficacité du Sud et le charme du Nord.. » J.F. Kennedy.

 

Interstate 81 : La berline blanche et noire du shérif du comté de Waynesboro Virginia venait de nous croiser de l’autre côté d’un terre-plein central dépourvu de rambarde de sécurité …

 

Dans le rétroviseur je vis la voiture de police traverser l’herbe rase du séparateur, faire un énergique demi-tour et fondre à grande vitesse sur notre véhicule…

Pas de doute c’était pour nous…Avant que les sirènes ne retentissent, je m’étais sagement garé sur le bas côté de la route, moteur stoppé.

 

Scénario road trip : le flic se gare derrière nous à une distance respectable, confirme son intervention par radio en communiquant sans doute le numéro de plaque de notre Ford et descend du véhicule main droite sur l’étui du revolver.

 

Je roulais à 60Miles Per Hour sur une portion limitée à 40… « Ce n’est pas bien ! » m’a-t-il dit.

 

Confondu d’excuses, je glissais qu’il s’agissait de notre première « arrestation » en trois mois de route et plus de 15 000 km effectuées ;  Le flic blanc de Virginie, curieux de notre parcours aux USA, nous gratifiera d’un large sourire et nous indiquera le chemin que nous cherchions pour rejoindre la Skyline qui serpente sur les crêtes de la queue des Appalaches.

 

Nous venions d’échapper à la donation d’une belle poignée de dollars !

 

La Skyline du Shenandoah Park oscille sur les croupes forestières de Virginie durant 168 km.

 

C’est une des balades les plus fréquentées du pays. De nombreux « overlook » jalonnent la vadrouille bucolique, qui par endroit se teinte des premières couleurs fauves d’un été Indien annoncé.

Le soleil nous accompagnera sur cette  route qui nous conduit vers la Capitale. Une belle clarté  en cette fin d’été autorisant un pique-nique  en bordure des « big meadows », ces larges prairies où pâturent les biches.

 

Nous avions quitté  la veille la Caroline du Nord en faisant l’arrêt à Monticello, la fameuse plantation de Thomas Jefferson. L’ancien Président des États-Unis dessina lui-même les plans de ce vaste domaine, inspiré par ses nombreuses visites des hôtels particuliers de Paris et de Toscane.

Les jardins potagers sont magnifiques même sous l’incessante pluie qui ce jour arrosa le nord de la Virginie.

Le lendemain nous arrivions dans  ce qui est convenu de nommer l’Est des États-Unis, nous arpentions les rues rectilignes de la Capitale, Washington.

 

Appelez-la D.C. pour District of Columbia afin de ne pas la confondre avec le lointain État de Washington situé au Nord Ouest du pays, frontalier avec le Canada et baigné par le Pacifique.

Sous des airs de ville provinciale, la Capitale Fédérale ne ressemble à aucune autre cité d’Amérique.

C’est tout d’abord une ville culturelle, un véritable musée à ciel ouvert, une métropole épargnée par l’excentricité et le gigantisme habituels des grandes agglomérations.

Washington, la cosmopolitan town, abrite 180 ambassades et des centaines d’organisations internationales.

 

Absence de gratte-ciel, longues avenues, larges perspectives et ligne d’horizon lointaine, le centre ville ancré sur les rives du Potomac s’organise autour du Mall : 3,5 km d’espaces verts, de parcs et de bassins, du Capitole au Mémorial Lincoln qui domine le fleuve, cette vaste esplanade est bordée des grands musées de la « Smithsonian  Institution».

 

19 musées ou galeries appartiennent à l’institution dont la plupart encadrent  le National Mall ou se situent à proximité.

Les accès aux musées sont libres.

Une impressionnante richesse culturelle sans débourser un dollar, de quoi rendre la Capitale incontournable dans une découverte du mastodonte yankee.

 

(Parmi ceux que nous avons visités: National Gallery of Art, National Portrait Gallery, National Museum of American History, American Indian Museum, Renwick Gallery…)

 

Washington a ses symboles, comme  la Maison Blanche, où parait-il loge l’homme le plus puissant de la planète, mais c’est surtout le Capitole où siègent le Sénat et le Congrès qui est le monument national le plus représentatif du pays…La coupole blanche du Capitole illustre les fonds d’écran des envoyés spéciaux du monde entier.

 

Washington, dessinée par l’architecte Français Pierre Charles l’Enfant qui s’inspira des grands espaces aérés de Versailles, ne se limite pas aux monuments institutionnels : D’agréables quartiers historiques nous ramènent quelques siècles en arrière.

 

Flâner dans les ruelles ombragées de Georgetown donne l’impression d’une promenade au bord des canaux d’Amsterdam : l’architecture Victorienne se mêle aux petites maisons de briques colorées, bistrots et restaurants étirent leur terrasses jusqu’au river front du Potomac.

 

Comme un fil conducteur déroulé depuis les États du Sud, le Mouvement des Droits Civiques aura jalonné notre parcours.

Du Lorraine Motel à Memphis où fût abattu Luther King, en passant par Greensboro et les « Sit-in » contestataires des années 60, jusqu’au Lincoln Memorial où le pasteur prononça l’historique « I have a dream », nous aurons la chance d’assister à la commémoration du  cinquantième anniversaire de ce fameux discours…

 

À l’emplacement même où MLK déclama son rêve le 28 aout 63, cinquante années plus tard c’est Obama qui sur la terrasse du Lincoln Memorial célébrera l’événement.

 

Comme nous pourrons le percevoir, ce Président Noir ne fait pas l’unanimité dans la communauté noire du pays ni dans cette ville de Washington qui compte plus de 50% de résidents de couleur.

Ce jour anniversaire servira de prétexte à la contestation d’une politique estimée « molle » dans le combat pour l’égalité des droits entre communautés.

 

À la National Portrait Gallery, un saisissant portrait de Tony Morrison rend hommage à l’une des plus célèbres écrivaines et éditrices de race noire. Prix Nobel de littérature en 1993, elle avait déjà reçu le Prix Pulitzer en 1988, à cette occasion elle déclara :

« Gagner en tant qu’Américaine est très spéciale, mais gagner en tant que Noire-Américaine est sensationnel… »

 

D’autres militants rassemblés ce jour sur le Mall, jugent fortement hasardeux les prises de positions d’Obama sur le conflit Syrien, et craignent un engagement militaire « overseas » pouvant être aussi désastreux que l’Irak de Bush.

 

Le combat de MLK qui vient retentir à nouveau dans la capitale marque bien le long chemin qui reste à parcourir pour cette Nation qui peine à effacer ses vieux démons…

 

La pluie a mouillé les pelouses du Mall ce 28 aout 2013…Flanqué de Carter et de Clinton, le Président Obama a été applaudi durant son discours…mais sans enthousiasme particulier.

 

Peu à peu, sous le regard sourcilleux d’un Lincoln de marbre blanc, les grands boulevards de D.C. engloutiront la foule qui s’éparpille le long du Mall ; à l’angle d’une bouche de métro un bigband de Jazz swing pour le bonheur des badauds.

 

La nuit tombe sur D.C, les bars et les restaurants se remplissent, près du metro center une file disciplinée, assemblant jeunes et moins jeunes, patiente pour la distribution de la soupe populaire.

 

 

 

 

 

 



30/09/2013
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